L'autre matin, en me regardant dans le miroir, je suis arrivée à un constat terriblement gênant ou qui pourrait s'avérer l'être, je n'assortis jamais ou presque, mes sous-vêtements.
Je sais, j'ai des réflexionnements intenses au réveil. Toute cette ébullition cérébrale pour des sujets si incroyablement futiles et de si bon matin, m'effraient parfois.
Mais le pire, c'est que je n'ai même pas honte, ni de mes pensées si transcendantes, ni même de ne pas assortir mes sous-vêtements.
Pourtant ma grand-mère m'a toujours donné deux conseils, celui d'avoir les chaussures toujours propres, cirées et bien entretenues car on peut dire si une personne est soigneuse et soignée d'après l'état de ses chaussures, peu importe la marque et le deuxième conseil, celui qui me donne tellement de mal, c'est d'assortir ses sous-vêtements et qu'ils soient toujours en bon état.
Au début, je n'avais pas compris le pourquoi du comment de ce conseil car c'était en-dessous des vêtements donc tout à fait invisible pour les autres.
Les fois où je me rends au sport ou chez le médecin, je fais en sorte qu'il n'y ait pas de baleine qui se fait la malle ou que l'élastique ne soit pas décousu. De la à savoir si en haut c'est léopard et en bas Hello Kitty ou vice versa, il n'y a qu'un pas que je n'hésite pas à franchir.
Et souvent, là-dessous, c'est le carnaval, que dis-je, c'est la fête du slip.
C'est sans compter sur les paroles bienveillantes de ma grand-mère "et si tu te retrouves à l'hôpital, inconsciente ?" qui viennent souvent me hanter.
Mais je suis d'une nature très optimiste, j'évite de penser au malheur et à des mauvaises choses qui peuvent m'arriver. M'enfin, elle a pas tout à fait tort.
Car j'imagine la scène, sur une civière, entrain d'agoniser, un shorty tout décousu et un push up dont les coutures d'une bretelle prêtes à sauter - l'ensemble aussi bien assorti qu'une tenue d'Ugly Betty - et manquant d'assommer le bel ambulancier entrain de me prodiguer les premiers soins.
Vous voyez le genre ?
Bien, dès demain matin, je mets de l'ordre dans tout ça. Et je m'y tiens.
Et après, je feins de m'évanouir.