L’histoire de la France et celle de l’Algérie sont intimement liées tout au long du XXième siècle à cause de la colonisation et plus encore par la guerre qui met fin à la domination française.
La tentative de faire de l’Algérie une colonie de peuplement fut un échec. En 1926, 14% de la population de l’Algérie est française, ce qui correspond au maximum de la part relative des Français dans la population totale dans la période coloniale. L’échec est également vrai en ce qui concerne la maîtrise de l’espace : la population européenne vit surtout en ville, loin des réalités du quotidien des Algériens majoritairement ruraux. Cette séparation spatiale entre les 2 communautés est en partie responsable du retard dans la prise de conscience des Français de leur grande infériorité numérique et de la légitimité de l’indépendance algérienne.
La politique d’assimilation passa au second plan jusque dans les années 30. Les populations musulmanes sont régies par le code de l’indigénat, c’est-à-dire qu’elles ont un statut personnel qui n’est pas soumis à la loi française mais à la loi coranique et aux coutumes.
Conscient du risque que fait peser cette législation discriminatoire le Front populaire réfléchit à un véritable projet (Blum-Violette) qui prévoit l’obtention de l’égalité politique en plusieurs étapes. Mais l’hostilité des Français d’Algérie pour intégrer les élites musulmanes empêche le projet d’aboutir. Ce nouvel échec fait naître chez beaucoup d'Algériens un fort ressentiment et l’idée d’une impossible évolution politique en Algérie par des voies pacifiques.