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A Istanbul, le lien entre réchauffement climatique et gestion de l’eau au coeur de la réflexion

Publié le 20 mars 2009 par Juliayster
Soyons objectifs : jusqu'à présent, la lutte contre le réchauffement à travers la réduction des émissions de gaz à effet de serre s'est taillé la part du lion dans les medias, les politiques nationales et internationales. Ce fut d’ailleurs un des elements qui nous a decide à nous lancer dans l’aventure de créer un blog sur l’eau. Mais à Istanbul, le monde prend conscience qu’il faut aussi, dès maintenant, nous adapter aux effets du réchauffement effets, avec pour premier enjeu : garantir la sécurité hydrique de tous, ce qui est loin d’être acquis.
"Lutter contre le réchauffement, c'est assez simple, il suffit de réduire les émissions, relève Marloes Bakker, du Programme coopératif sur l'eau et le climat, citée par Le Monde. S'adapter à un climat changeant, c'est beaucoup plus compliqué."
Certaines pistes font l'unanimité, comme l'urgence d'améliorer la connaissance scientifique des régimes hydrologiques, insuffisante dans de nombreux pays, notamment en Afrique. D'autres sont très débattues, en particulier la multiplication de nouvelles retenues d'eau. Celles-ci présentent, selon leurs promoteurs, l'avantage de remplir de multiples usages : production hydroélectrique, stockage d'eau pour l'irrigation et l'approvisionnement en eau potable, prévention des inondations... "En Afrique du Sud, nous ne connaissons pas de pénurie, grâce à nos barrages et nos interconnexions entre les fleuves", plaide Mike Muller, professeur à l'université de Johannesburg et ancien responsable de la gestion de l'eau en Afrique du Sud. Au contraire, les opposants aux retenues d'eau contestent leur coût écologique et économique élevé, pour une efficacité incertaine. "Les barrages australiens sont vides, faute de pluie", rappelle Jamie Pittock, du Fonds mondial pour la nature (WWF).
Mais il existe aussi des "solutions douces". "On peut construire des retenues à petite échelle, des tanks, comme cela se fait en Inde", affirme Roberto Lenton. La recharge des nappes souterraines peut être artificiellement accélérée par l'homme. Elle peut aussi être facilitée par des plantations d'arbres et de végétaux, qui freinent le ruissellement de l'eau sur les sols.
La piste du "stockage virtuel" par le biais d'assurances sur le climat permettant de couvrir les pertes économiques des années sèches, est également explorée. Cette piste, qui tend à traiter la ressource-eau sur le même plan que des matières premières, nous semble un levier decisive pour l’harmonisation des politiques à l’échelle mondiale.

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