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Du logiciel libre à l'open source: de l'éthique à l'économie

Publié le 20 mars 2009 par Joll

Bonjour,

Un post sur l'historique entre logiciel libre et open source. Personnellement, je préfère, plutôt que de différencier, d'unir ses deux approches qui ont un résultat identique: Le développement du libre

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Selon la définition de la Free Software Foundation (FSF) un logiciel libre répond à 4 principes :

- Liberté d’exécuter le programme, pour tous les usages ;

- Liberté d’étudier le fonctionnement du programme et de l’adapter à ses besoins ;

- Liberté de le diffuser ;

- Liberté de modifier le programme et de publier ces modifications.

Pour la FSF, le système des logiciels libres a pour finalité la protection de la liberté en matière informatique. Elle se positionne donc davantage d'un point de vue éthique et politique (Cool et Laurent, 2005) qu’ économique. Son objectif final est d'éviter toute appropriation abusive du logiciel, elle a d'ailleurs pour cela créée sa propre licence, la General Public Licence (G.P.L) qui est la licence la plus utilisée et la plus diffusée dans le monde du libre. Elle a ensuite fait évoluer cette licence vers la L.G.P.L (Library General Public Licence).

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Face à ce positionnement, un mouvement plus orienté « marché » a vu le jour en 1998 grâce à la volonté de Bruce Perens et Éric S. Raymond. L'Open Source Initiative (OSI), qui privilégient une approche plus économique, a proposé d'élargir le champ de l'open source. Ils ont d'ailleurs créé le terme d'open source pour éviter la confusion entre l'ouverture du code et l'éventuelle gratuité du logiciel (« Free Software »).

Ainsi l’Open Source implique plus que la simple diffusion du code source, la licence d’un programme de logiciel libre doit répondre à plusieurs caractéristiques pour pouvoir être reconnue officiellement par l’OSI comme licence libre (OSI, 1999) :

- Libre redistribution ;

- Disponibilité du code source ;

- Autorisation d’effectuer des travaux dérivés ;

- Intégrité du code source de l’auteur : l’auteur ne peut pas empêcher les modifications, mais peut en encadrer les modalités de diffusion en imposant la redistribution du code source modifié sous forme de fichiers « patch » ;

- Absence de discrimination entre les personnes ou les groupes ;

- Pas de limitation à l’utilisation dans certains domaines (entreprises, recherche) ;

- Distribution de la licence : pas de conditions ou de licences supplémentaires, ou d'accord de non divulgation ;

- La licence ne doit pas être spécifique à un produit : on peut extraire le programme et le distribuer séparément ;

- La licence ne doit pas contaminer d’autres logiciels : la licence ne doit pas apposer de restrictions sur d’autres logiciels distribués avec le programme qu’elle couvre.

On voit donc que la proposition de l'OSI recouvre un usage plus large car elle envisage l'utilisation des logiciels libres dans l'activité professionnelle. La FSF fût, dans un premier temps, opposée à cette ouverture vers le monde de l'entreprise car ils pensaient que cela serait préjudiciable aux respects de liberté et d'éthique des logiciels libres. L'OSI au contraire a vu cette ouverture aux entreprises comme la possibilité de diffuser largement les logiciels, de permettre un développement sur le long terme des projets.

C'est à cette période, fin des années 90, que le discours du mouvement open source s'est axé sur deux publics, d'un côté les utilisateurs, les contributeurs et de l'autre les entreprises et les collectivités locales avec l'apparition d'entreprises spécialisées dans ce secteur comme Red Hat par exemple.

Sur le sujet de la diffusion des logiciels libres, Richard Stallman développe depuis des années un discours plutôt axé sur les valeurs fondamentales du libre. Il estime en effet que l'utilisation des applications par un large public qui ne partage pas ou ne connaît pas les valeurs du libre va à l'encontre du mouvement open source (Cf Conférence au Journées du logiciel libre de Montpellier édtion 2007).

Cet argumentaire l'éloigne d'ailleurs peu à peu de la réalité de l'open source qui aujourd'hui dépend de plus en plus des entreprises qui jouent un rôle majeur dans le développement du libre (70% du kernel Linux est développé par des salariés). Néanmoins, Richard Stallman bénéficie d'un respect (légitime) et d'une reconnaissance des contributeurs et bénéficie toujours d'une écoute favorable lors d'événements centrés sur le libre.

Ce qui est intéressant c'est la vie de ses deux mouvements qui cohabitent et parfois s'entrechoquent mais vont dans le même sens, celui du développement du libre dans le monde (C'est mon côté fleur bleue

;)
)

A bientôt, Jonathan


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