Réponse de monseigneur Suaudeau reprise et expliquée par Pierre-Olivier Arduin sur Liberté Politique :
"Il n'y aurait que deux autres solutions, également inacceptables :
- la conservation indéfinie de ces embryons. Elle n'est pas envisageable pour des motifs à la fois techniques et moraux. Ces embryons humains ainsi « conservés » sont en fait dans une situation absurde, de vie suspendue, sans aucun espoir de sortie, indigne d'une vie humaine ;
- le transfert des embryons dans l'utérus maternel, si l'on arrive à retrouver les « parents » des embryons et à les persuader de se prêter à cette opération, que ces embryons se développent ou non in utero. Sans parler des risques tératogéniques inacceptables d'une telle opération (risques d'anomalies génétiques ou de malformations, liés à la conservation prolongée) cette implantation tardive ne ferait que reprendre le programme de FIVET interrompu par la congélation et serait de ce fait illicite.
S'il fallait traduire en clair ce paragraphe 19, cela donnerait, à l'égard des praticiens de la fécondation in vitro, et des parents qui se sont soumis à cette technique :
- Vous avez pris sur vous de créer, de façon immorale, ces embryons surnuméraires, en prévoyant de les congeler pour une éventuelle reprise de la FIV. Vous êtes responsables de cette situation pour laquelle il n'existe aucune solution morale.
- Il ne vous reste comme solution pratique que de détruire ces embryons, qui ne peuvent être conservés indéfiniment. L'Église ne saurait approuver cette destruction de vies humaines. Toutefois elle ne se déclare pas directement sur l'illicéité de cette destruction. On peut en effet soutenir que ces embryons surnuméraires, congelés, et abandonnés, sont maintenus artificiellement en survie, dans des conditions totalement anormales, non proportionnées, et que l'interruption des moyens assurant cette survie artificielle pourrait être comparée à l'interruption des moyens extraordinaire de soutien vital dans les cas de fin de vie.
- Ces embryons, encore animés d'une vie humaine, doivent être respectés dans leur intégrité jusqu'à constatation de leur mort. La perspective utilitariste d'en extraire la masse cellulaire interne pour en tirer des cellules souches n'est pas acceptable. Elle reviendrait à utiliser des êtres humains comme moyen, au travers d'un acte qui les détruit directement.