Magazine

Far north

Publié le 20 mars 2009 par Rob Gordon
Far northD'Asif Kapadia, plutôt que The return (énième bidule fantastoc avec Sarah Michelle Gellar), il vaut mieux retenir The warrior, thriller d'aventures anglo-indien assez marquant. On retrouve dans Far north quelques-uns des thèmes qui animaient ce premier long, et notamment la façon dont l'être humain, noyé dans l'immensité des grands espaces naturels, finira inexorablement par sombrer dans la folie nombriliste. Étrange film que celui-ci, qui débute comme un énième film d'aventures dans le Grand Nord avant de se muer brusquement en un triangle amoureux très particulier.
Il faut dire que les trois protagonistes sont seuls au milieu de nulle part, et donc face à eux-mêmes en permanence, sans possibilité de se cacher, de s'isoler ou de mentir durablement, d'où le côté pervers de la situation, celui-ci étant accentué par le fait que les deux femmes qui se disputent les faveurs du même mâle sont mère et fille... Glauque ? Pas vraiment, ou en tout cas pas immédiatement. En bon faiseur d'images, Kapadia utilise à merveille les décors toujours plus blancs pour adoucir et rafraîchir ce qui aurait pu n'être qu'un drame lourd en pathos. Il accouche d'un film délicat, à bonne distance de ses personnages, sans doute un peu trop glacé (au sens figuré) pour réellement impliquer son spectateur mais disposant de quelques scènes-clés vraiment fortes.
L'un des points forts de Far north, outre son interprétation sans faille, c'est la façon dont le scénario va finalement faire des choix, s'éloignant peu à peu des canons d'un genre trop souvent poussé par les convenances à finir en queue de poisson et en non-dits. Plus le générique approche et plus il se passera de choses, l'intensité allant croissant jusqu'à un dénouement franchement mémorable mais pas totalement abouti. Ce n'est donc pas la tiédeur qui prime dans ce beau film où la chaleur des corps contraste admirablement avec la rigueur du climat. Bien que pas totalement mûr, Asif Kapadia est un cinéaste à suivre.
6/10
(également publié sur Écran Large)
(autre critique sur L. aime le cinéma)

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Rob Gordon 109 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog