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Comment éduquer son mec en 99 000 leçons - opus premier

Publié le 20 mars 2009 par Theclelescinqt

Comment éduquer son mec en 99 000 leçons - opus premier


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Je suis folle de rage. Je fais une crise de ménagite aiguë. Je me demande seulement comment punir le principal coupable qui me transforme en robot ménager vivant depuis 10 ans, mon mari, et ce dans quels délais.

Vous pourriez me dire : il ne fallait pas faire quatre enfants. Oui, pas me reproduire dans des proportions aussi illimitées. OK. Quoique choisir entre se reproduire en devenant une bonne à tout faire ou vivre seule pour le restant de ses jours mais sans ménage, me semble un peu hard, comme choix. Que les hommes n'ont que rarement à faire. Mais surtout, il m'aurait fallu éduquer mon cher époux dès le départ. Le fait de ne pas avoir de famille dans le coin, à part des beaux-parents qui ne vont certainement pas venir m'aider pour me permettre de souffler un peu, question de principe, une garderie à présent deux fois par semaine, qui s'avère insuffisante, et surtout un mari qui estime qu'il peut bien se reposer après sa journée de travail, parce que moi, après tout, si mon réveil sonne à six heures, et qu'en général je fais encore des trucs et des machins à plus de 22 heures, je peux choisir mes tâches dans la journée, ne fait qu'évoquer chez moi cette interrogation existentielle : et mon cul, c'est du poulet?

La guerre est proche. J'ai été tarte trop longtemps. J'ai donc décidé de me mettre en recherche d'une baby-sitter deux jours par semaine; ça me fera quatre jours de tranquillité pour tenir jusqu'en septembre, coûte que coûte. Parce que le système de mon mari est simple : après dix ans de maternage et de tâches domestiques à haute dose, en faisant tout à la maison, hormis les jours bénis autant que rares où il s'abaisse à empoigner une éponge, mu par la Grâce céleste, mais attendant les bravos et les remerciements, je devrais, sans aucune transition, sauter dans le premier poste venu, même le plus inepte et mal payé. Rapporter de l'argent tout en continuant à faire la bonne à tout faire, hé hé, c'est ça le bon plan pour un macho des temps modernes.

Le premier bénéficiaire du féminisme tel qu'il a été appliqué, c'est l'homme. Une femme qui travaille et qui continue à travailler après sa journée de travail, n'est-elle pas bonne, cette idée?

J'ai donc décidé d'être pragmatique, tout en donnant des conseils à toutes les petites dindes qui comme moi il y a dix ans s'apprêtent à vivre en couple, voire, les folles, à fonder un foyer:

- un mec ça s'éduque si jamais il n'a pas déjà été éduqué par des beaux-parents sensés. Croyez bien que je ne porte pas les miens dans mon coeur.  C'est à vous de faire pression pour ne pas être transformée en robot ménager, quitte à ce que votre charmant logis soit quelque peu poussiéreux pendant un moment. Il ne faut pas craquer. Par exemple, hier soir, sur mon exclamation indignée, mon mari s'est mis en demeure de changer la couche de notre fille, avant le coucher de la marmaille pendant l'opération duquel monsieur entendait bien lire tranquillement le journal sur notre canapé passablement usé. Eh bien, la gamine a bien été changée, mais la couche sale s'est retrouvée comme par hasard sur le parquet. Et ce matin je me suis baissée pour la porter à la poubelle. Conclusion, je suis très con.

Il ne faut pas faire ça. Il faut laisser la couche à terre jusqu'à moisissure complète.

Si vous ne supportez pas, planquez la couche pendant votre journée de bonheur domestique, et reflanquez-là par terre vers 21 heures, si comme moi, question horaires, vous avez un mari qui se paie votre tête. C'est ça que j'aurais dû faire. Pareil avec les chaussettes, les caleçons, les chemises sales, les serviettes de toilette, la poubelle "oubliée" près de la porte,...

Mes amies, l'heure est grave. Promettez-moi que vous le ferez et que vous ne donnerez pas à vos enfants le spectacle d'une bonne à tout faire, même si moi je ne fais pas ce que je dis. Il en va de l'avenir du divorce français. Alors qu'à présent ce sont deux mariages sur trois qui pètent avant cinq ans à Paris, un sur trois en province, nous allons essayer de ne pas passer à trois sur trois partout. 

- comme me l'a dit une copine pas plus tard que ce matin, les reproches ne servent à rien, mais le mec peut changer tout doucement, grâce à l'humour - mais moi grâce à Satan, je n'ai plus aucun humour sur le chapitre du partage des tâches, je ne peux donc que vous inciter à ne pas immédiatement parler divorce ou assassinat, même au bout de 10 ans d'esclavage moderne. Mais c'est tout.

- ma première mesure est donc de me dégager du temps pour moi en toute inculpabilité. Mon mec travaille à fond à l'extérieur et revient crevé : je m'en fiche. Moi c'est le burn out qui me guette. Primo du temps libre, secondo pas de ramassages de merdes intempestifs alors que tout le monde ici est muni de deux bras et de deux jambes en bon fonctionnement , tertio je ne repasse plus. Les costumes sortiront du pressing par leurs propres moyens, et non, c'est décidé, je ne repasse plus. Les vêtements ne seront pas rangés, et ce sera tant pis. 

- afin d'éviter de penser sérieusement au divorce ou à l'assassinat il me reste une solution : le choix de mon futur travail. Je vais rentrer un beau soir en déclarant à mon mari que je viens de décrocher un super boulot très bien payé, mais qui m'oblige à de nombreux déplacements à l'étranger. Je serais très contrite, mais

"Tu comprends, chéri, c'est pour le boulot, pour l'argent, je suis vraiment obligée de me déplacer. Je suis sûre que tu vas y arriver. Ecole, courses, ménage, lessives, repassage, comptes, paperasse, couture, bains, achats, fournitures, coucher des enfants, repas, réveils intempestifs en pleine nuit... c'est pas trop difficile, il y a plein de salarié(e)s qui font ça...Et puis, quand j'ai travaillé à temps plein alors que les petits avaient 1 et 2 ans, tu as eu confiance en moi, n'est-ce pas? C'est pour ça que tu m'as laissée continuer à tout faire. Alors moi aussi, j'ai confiance en toi."

Mais par contre, nous n'aurons toujours pas les moyens d'avoir une aide ménagère. Faut pas déconner. Et quand il se plaindra de s'occuper tout seul des enfants une semaine, voire deux par mois, si je suis méchante, je lui répondrai que quand même, s'occuper de grands enfants c'est quand même plus facile que d'avoir des tout petits. Parce que j'aurais bien voulu le voir, lui, avec trois mômes rapprochés sur les bras, enceint, et toujours pas d'aide ménagère. Je parie qu'il m'en parlerait encore. Mais pas folle la guêpe, non seulement ça ne lui est jamais arrivé, pas même une journée, mais en plus jamais il n'est rentré si tard.

Une vraie vraie tarte, je vous dis.

Et je vais en arrêter là car j'ai les draps de trois lits à changer, ainsi que trois farfadets à aller chercher, sans parler de ma fille qui me court sévère sur le haricot ces temps-ci.

Le burn-out, je vous dis.

Et, je vous en supplie, évitez de tomber comme moi sur l'essai d'Eliette Abécassis et de Caroline Bongrand, Albin Michel, 2007, Le corset invisible, manifeste pour une nouvelle femme française, car si vous partagez mes idées et mon ras-le-bol généralisé ce n'est pas ça qui va vous remettre d'aplomb. Ca va vous pousser au pétage de plomb, plutôt. Malheureusement, tout ce qu'il y a dans ce bouquin a de vrais relents de choses vécues très plausibles.

Titres des parties :

I Le piège du féminisme

II L'esclavage moderne

III Le corset invisible

IV Portraits de femmes

La fin du corset invisible (je devrais peut-être lire ça avant de partir faire mes travaux du week-end)

Mes soeurs, il y a du boulot. Trucs et astuces bienvenus.

Comment éduquer son mec en 99 000 leçons - opus premier
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