Posted on by Lisa
Lisa Melia
Prix Nobel de la paix 2006: Muhammad Yunus
En 2006, le bangladais Muhammad Yunus a reçu le prix Nobel de la paix. Ce qui a pu surprendre ceux qui le connaissaient déjà: Yunus est en effet un économiste. Né en 1940 dans ce qui était encore à l'époque une partie de l'Inde sous colonisation anglaise, il étudie d'abord près de chez lui. Il visite cependant pendant sa jeunesse l'Amérique du Nord, l'Europe, et une partie de l'Asie.
En 1957, il part à l'université de Dakha étudier l'économie, obtient son diplôme et devient enseignant. Il s'essaie à diriger une entreprise, et rencontre le succès. Mais il décide finalement de partir étudier aux États-Unis, où il obtient son doctorat.
Il restera pour travailler, mais en 1971 éclate la guerre de libération du Bangladesh. Muhammad Yunus soutient les indépendantistes et s'implique. Il rentrera finalement chez lui en 1972, quelques mois après la déclaration de l'indépendance du Bangladesh.
Une banque pour le développement: la Grameen Bank
Il occupe alors le poste de responsable du département d'économie de l'université de Chittagong. La pauvreté qui règne le choque: "Une terrible famine frappait le pays, et j'ai été saisi d'un vertige, voyant que toutes les théories que j'enseignais n'empêchaient pas les gens de mourir autour de moi."
En étudiant la situation des pauvres, il en vient finalement à la conclusion que le principal problème vient du fait qu'ils n'ont pas accès à des capitaux. Les banques refusent de prêter et les usuriers locaux pratiquent des taux d'intérêts à la limite de l'indécence. L'idée germe alors. En utilisant son propre argent, ils proposent à quelques villageois des "micro-prêts" de quelques dollars, dont les conséquences s'avèrent très positives. En 1977, il crée finalement sa propre banque, la Grameen Bank, qui se consacre au micro-crédit.
Le micro-crédit: qu'est-ce que c'est?
Le fonctionnement est relativement simple. Lors de ses recherches, Yunus a rencontré un groupe d'artisans ayant besoin de 27 dollars pour acheter du bambou. Les banques refusaient de prêter une si petite somme à des clients soi disant insolvables. Yunus a finalement prêté les 27 dollars de sa propre poche, ce qui a permis aux artisans d'acheter le bambou, donc de produire, et même de créer de nouveaux emplois. Ils ont remboursé le prêt sans difficulté. C'est là tout le principe du micro-crédit.
La Grameen Bank propose à des artisans ou entrepreneurs à l'échelle locale des petits prêts à taux d'intérêt nul, ce qui leur permet de financer leurs activités et d'entrer dans une dynamique de production et de profit. L'impact sur le développement social est considérable car le micro-crédit profite à divers secteurs et directement aux plus pauvres qui peuvent alors améliorer leur situation économique par leurs propres moyens.
Cela a également permis l'accès aux services sociaux de bases, ainsi que la revalorisation de la place et du travail de la femme dans plusieurs pays en développement, car ce sont les femmes qui utilisent en majorité ce système de prêt. Le micro-crédit est donc un vecteur de pacification social et d'amélioration de la vie de ses utilisateurs.
C'est pour cela que Muhammad Yunus et son institution la Grameen Bank ont reçus en 2006 le prix Nobel de la paix. La Grameen Bank a soutenu quelques 2,4 millions d'emprunteurs. Selon la Banque mondiale, il y aurait maintenant près de 10 000 institutions de micro-crédit dans 85 pays qui brassent 30 milliards de dollars. Environ 300 millions de personnes dans le monde en bénéficient.
Profiter de la crise économique pour changer le monde
Muhammad Yunus est intervenu ce mardi à Tokyo, où il a estimé que la crise financière était une opportunité de changer le fonctionnement du monde de la finance à l'échelle mondiale en faveur des plus démunis.
Dans le journal Le Monde, il a ainsi déclaré: "Le système financier doit être entièrement repensé. Il ne fonctionne pas pour le peuple de toute façon ! Pour les riches, oui ! Les grandes entreprises, oui ! Mais pas pour le peuple [...]. Un petit nombre de personnes d'un seul pays avaient créé une situation désastreuse pour le monde entier, [ce qui démontre] la fragilité du système capitaliste actuel."
VOS COMMENTAIRES SUR LE MICRO-CREDIT
Ce billet, ainsi que toutes les archives du magazine Reflet de Société sont publiés pour vous être offert gracieusement. Pour nous permettre de continuer la publication des textes ainsi que notre intervention auprès des jeunes, dans la mesure où vous en êtes capable, nous vous suggérons de faire un don de 25 sous par article que vous lisez et que vous avez apprécié.
Merci de votre soutien.
Poésie urbaine. Jours de Nuit. Roberto Mayer. 11,95$
Entre en mon univers, infiniment petit. Que se libère ta galaxie. Entre, là, tu es ton enfer, ton paradis. Ton repère y est enfoui. Entre, il ne manque que toi en ces mots. En ces vers dont j'aime me croire l'auteur.
Par téléphone: (514) 256-9000, en région: 1-877-256-9009
Par Internet: http://www.editionstnt.com/Livres.html Par la poste: Reflet de Société 4233 Ste-Catherine Est Montréal, Qc. H1V 1X4.
Mots clés Technorati : microcrédit, micro-crédit, Prix Nobel, Prix Nobel pour la paix, Muhammad Yunus, Bangladesh, économie, Inde, Université de Dakha, États-Unis, guerre de libération du Bangladesh, Grameen Bank, développement, Université de Chittagong, capitaux, banques, prêt, emprunt, crédit, taux d'intérêts, micro-prêt, développemen social, travail de la femme, crise économique, crise financière, crise, crise financière mondiale, système financier, Le Monde, capitalisme, système capitaliste
Filed under: artisanat, économie, emploi, INTERNATIONAL, mondialisation, personnalité de l'année, société, Uncategorized Tagué: | États-Unis, économie, Bangladesh, banques, capitalisme, capitaux, crédit, crise, crise économique, crise financière, crise financière mondiale, développemen social, développement, emprunt, Grameen Bank, guerre de libération du Bangladesh, Inde, Le Monde, micro-crédit, micro-prêt, microcrédit, Muhammad Yunus, prêt, Prix Nobel, Prix Nobel pour la paix, système capitaliste, système financier, taux d'intérêts, travail de la femme, Université de Chittagong, Université de Dakha