Magazine

Que faire ?

Publié le 20 mars 2009 par Jfa

A ma grande honte je me vois contraint de reprendre le titre d’un petit ouvrage de V.I. Lénine datant d’un siècle pour l’appliquer à la situation actuelle en France.

Comme titre Le Monde: “Et après?”. Que faire après cette deuxième journée de manifestation massive, plus forte que la précédente, face à un gouvernement autiste, crispé, en compagnie de Mme Parisot, sur la défense inconditionnelle des privilégiés ? Est-ce de l’inquiétude ? Ou de l’indignation face aux décisions de “l’intendant empressé des classes possédantes” ?

Que faire quand on partage l’analyse de P. Jorion : “le système actuel est irrécupérable et sera remplacé par quelque chose d’entièrement neuf”, enchainant: “La Chine laissera tomber le capitalisme quand ça lui chante (d’où les avertissements récents portant sur des velléités d’un nouveau Tien-An-Men) et reprendra d’un bon pas sa marche vers un collectivisme plus déterminé que jamais. L’Europe elle, contrainte et forcée, repart à cent à l’heure vers la social-démocratie… qui se fera sans les socialistes bien entendu, qui n’ont toujours pas compris ce qui est en train de se passer !”. Un point de vue que semble partager F. Fressoz dans le Monde.

Cela rejoint les inquiétudes de Marianne : “La puissance des manifestations rend encore plus patents le désarroi et l’impuissance des élites à penser la crise et à définir une politique qui fasse autre chose que d’attendre le retour miraculeux de la croissance” et les interrogations de B. Maris : “Ce que les économistes ne comprennent pas aujourd’hui, c’est que la crise est une crise de l’argent. Des rapports des hommes et de l’argent. Qu’à une période de cupidité effrénée, de désir morbide d’argent comme disait Keynes, d’inégalités, de gaspillage, de consommation ostentatoire et de destruction, va succéder autre chose. Mais quoi ?”.

Une première possibilité: la solution est-allemande. Une autre, celle de l’annonce d’un espéré “temps des cerises”. Faudra-t-il en arriver à la radicalité? Ou suivre l’exemple guadeloupéen ? A moins que, comme le signale Olivier, on en arrive à ce que les animaux votent Sarkozy.

Les ministres et l’UMP mettent l’accent sur le fait que la grève a été moins suivie que celle de Janvier dans le secteur public. Il aurait grandement tort d’analyser cela comme une retombée de la mobilisation. Le secteur public en est, depuis la rentrée de septembre, à 5 ou 6 journées de grève, avec, à chaque fois 100 € de moins sur la paye du mois. J’en connais personnellement un certain nombre qui, malgré leur exapération, n’ont pas fait grève pour ces raisons financières, attendant des propositions d’actions plus radicales.

Dans tous les cas, sauf si, comme l’écrit JM Colombani : “Le gouvernement et les syndicats ont un intérêt commun à canaliser l’angoisse sociale”, en usant la mobilisation à coup de grèves de 24h, il est urgent que les syndicats et la gauche ouvrent des perspectives unitaires autres que la sempiternelle journée d’action pour rééquilibrer la gestion sarkozienne de la crise vers un minimum de justice sociale. On risque sinon, très vite, de voir ce qui s’est passé à Nantes se généraliser et devenir plus violent.

Pendant ce temps, à la Société Générale, tout en acceptant l’argent de l’état, certains se goinfrent à coups de stock-options. Comme on dit chez nous, “Que vergogne!”. Face à la bronca soulevée par l’annonce, ils viennent d’opérer un recul symbolique: “s’engageant “à renoncer à lever” leurs stock-options tant que la banque bénéficiera de l’appui de l’Etat. L’Etat aurait, comme beaucoup le recommandaient, mieux fait de prendre des parts dans les CA des banques secourues pour éviter de telles obscénités. Pas de culture du résultat pour ces gens-là ?

- Un espoir pour maintenir le tourisme dans les stations de montagne malgré le réchauffement climatique. Vu chez Krapao.

- Les pires d’Internet…

- Les décisions attendues du G20: Tout faire , et ne faire que cela, afin que les riches ne perdent plus autant d’argent lors de prochaines crises spéculatives… Le Monde. On aurait attendu autre chose. Aveuglement, cynisme ou autisme ?

- … “depuis le début de cette crise, à chaque étape, c’est toujours l’hypothèse la plus sombre qui l’emporte”. Edito du Monde . En fait, il semble que la faiblesse du “plan de relance” européen soit volontaire et un moyen pour Merkel et Sarkozy de continuer à faire durablement “baisser le coût du travail” dans leurs pays respectifs, en clair d’augmenter, dès la sortie de crise, les profits de leurs mandants financiers. Ce qui risque, en fait, de nous mener à une grave dépression.

- Un plan européen de sauvetage de l’Irlande. Le Monde. Sauvons les paradis du dumping social et fiscal.

- Vincent Peillon, l’homme de JN Guérini, partisan de S. Royal au dernier Congrès: comment ratisser large pour les Européennes. NouvelObs.

- Evaluation de la recherche: les failles du “publicationnisme”, nec plus ultra de N. Sarkozy. Le Monde.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Jfa 25 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog