La dernière note de conjoncture de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), rendue publique vendredi 20 mars, est alarmante. ...
En ce qui concerne l’économie française, l’Insee a d’ailleurs revu à la baisse ses prévisions de manière draconienne. En décembre 2008, l’organisme faisait état d’une contraction du produit intérieur brut (PIB) de -0,4 % au premier trimestre 2009 et de -0,1 % au deuxième. Désormais, il table sur des reculs respectifs de -1,5 % et de -0,6 %.
S’ils se refusent à faire des prévisions pour l’ensemble de l’année 2009, les conjoncturistes estiment que l’"acquis de croissance" sera de -2,9 % à la mi-2009. Les précédents records de contraction du PIB de 1993 (-0,9 %) et de 1975 (-1 %) seraient ainsi largement dépassés.
Les dernières prévisions du gouvernement faisaient état d’un recul de - 1,5% sur l’ensemble de l’année....
Commentaire - Contre Info
Le dernier bulletin du GEAB affirme que les avertissements et mises en garde sur l’économie européenne en provenance du monde Anglo-Saxon, dont nous nous sommes parfois fait l’écho, relèveraient de la manipulation.
Quelques remarques :
Le GEAB développe certes des analyses intéressantes, mais souffre - à nos yeux - d’un travers consistant à surjouer les interprétations qu’il propose en présentant comme définitives les conclusions éventuelles, possibles ou vraisemblables qui peuvent être déduites de l’observation des indicateurs économiques. De ce fait, nous nous sommes sciemment abstenus de reprendre ses publications.
Concernant l’avis des économistes américains - dont Krugman - l’accusation de manipulation nous semble particulièrement infondée. Le calcul élémentaire basé sur l’output gap, qui chiffre le niveau de l’augmentation de la demande requise pour contrebalancer la baisse d’activité, montre amplement - en tout cas en ce qui concerne la France - que la relance budgétaire est insuffisante pour compenser cette baisse.
Le GEAB met également sur la sellette le Telegraph et l’annonce - depuis disparue - des fameux 16 000 milliards de dépréciations éventuelles auxquelles aurait à faire face le système bancaire européen. Après avoir enquêté sur le sujet, ce chiffre, certes aberrants, nous semble plus relever de la "panade" - rapidement détectée et corrigée à l’initative d’Evans-Pritchard - d’un chroniqueur bruxellois fort peu au fait des données économiques, que d’on ne sait quel complot à visées déstabilisatrices.
Notre sentiment - qui vaut ce que vaut un sentiment - reste que les responsables européens sous estiment et tardent à prendre conscience de l’ampleur de cette crise. Tablant sur le fait que les USA, coupables évidents, sans aucun doute, doivent en assumer le prix, ils jugent que l’Europe ne doit s’astreindre en l’occurrence qu’à un service minimum, en attendant de voir.
Pour notre part, nous estimons que cette posture ressemble fort à celle de l’autruche. Tout en espérant avoir tort. Philippe MARX - Agir ! Réagir !