Priver chaque année des millions de personnes de leur emploi, sans en payer le prix tôt ou tard est une douce illusion. Les “perdants” ont une voix, et ils s’en serviront. Le tremblement de terre politique risque bien de succéder aux secousses sociales.
La faute est imputable à la concurrence étrangère : voilà ce qu’on serine aux citoyens dans à peu près un journal télévisé sur deux. Le pas peut être alors allègrement franchi, entre cet argument fallacieux car incomplet, et une franche hostilité à tout ce qui est étranger. Depuis bien longtemps, des millions de citoyens des classes moyennes, déstabilisés, cherchent leur salut dans la xénophobie, le séparatisme, le cloisonnement à l’égard du marché mondial. Les exclus répondent souvent par l’exclusion.


La mission la plus éminente des hommes politiques soucieux de démocratie, est de rendre ses fonctions à l’Etat et de rétablir le consensus minimum nécessaire à une vie en société plus apaisée. A suivre certaine stratégie de communication on pourrait presque considérer que cette vision est complètement dépassée. Créer le désordre, pour ne pas dire l’organiser, par des affrontements exacerbés artificiellement, permettrait ensuite de rétablir le calme sous les applaudissements de la foule ébaubie. C’est l’histoire du pompier pyromane. C’est dangereux et indigne.
Les idéologues du libéralisme et du capitalisme débridé “roi”, ne laissent-ils pas la crise se dérouler en attisant des antagonismes producteurs de désordre? Misant sur la demande sécuritaire des peuples, ils pensent se donner les moyens de je ne sais quel dessein, à l’occasion d’un désordre organisé qu’ils auraient pu ensuite juguler : mise à profit des conflits ! Au fond des âmes, n’y a-t-il pas un mépris des peuples doublé d’un humanisme de façade, un humanisme intéressé ?
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