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Servi bien show et... chaud

Publié le 21 mars 2009 par Pascal Boutreau

De retour de La Plagne après quatre jours top sous un soleil éclatant et avec des gens bien sympas (un gros merci à Morgan pour son accueil). Des reportages comme celui-là, j'en redemande encore et encore. L'hiver se termine donc en beauté. Une période bien chargée avec des périples au nord du cercle polaire pour du ski nordique à Gällivare (Suède) et  Kuusamo (Finlande), un p'tit tour à Val di Fiemme en Italie pour le Tour de ski (fond), à Chaux-Neuve dans le Jura pour du combiné, les deux semaines à Liberec en République soviétique tchèque pour les Mondiaux de nordique et enfin ces quatre jours à La Plagne pour le freestyle. Ajoutez à cela quelques déplacements pour le dada et ça donne un bel hiver. Un hiver passé en compagnie de sportives et sportifs toujours très ouverts et qui m'ont permis de travailler toujours avec un grand plaisir. Merci inifiniment à toutes et à tous. Et vive les "p'tits sports". Définitivement !

On va désormais ranger les skis pour attaquer la saison estivale avec mes autres sports. Pas mal de dada avec notamment les Championnats d'Europe de saut et de dressage à Windsor fin août, les championnats d'Europe de concours complet à Fontainebleau en septembre et quelques incontournables comme le jumping de La Baule en mai ou le périple à Aix-la-Chapelle, la Mecque du dada, en juillet. Retour également du triathlon dans mes boutiques. Bon pas de bol, les championnats du monde auront lieu eu Australie et il ne faut pas rêver d'un déplacement. On verra donc les compètes que je couvrirai. Nouveauté 2009, l'intérêt du journal pour les disciplines estampillées "outdoor". Des trails (6000D probablement, Diagonale des fous sans doute), mais sans doute aussi un peu de ski nautique ou des disciplines "d'aventures". Bref, pas mal de chantiers qui vont bien m'occuper...

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Marathon
La transition va être rude. De la neige de La Plagne, je vais donc passer dans une semaine aux 50° du Sahara. Eh oui, il parait que le départ pour le Marathon des Sables, c'est pour dans une semaine... J'ai reçu la convocation et effectivement, dans cinq jours, nous serons en plein coeur du désert... Alors, si ça vous intéresse, le site dédié à l'équipe de L'Equipe-Sport sans frontières est en ligne sur www.lequipemag.fr. Vous y trouverez une tite vidéo de présentation de notre équipe, quelques autres vidéos notamment des éditions précédentes et des photos. ça fait rêver. Durant la course, chaque soir, vous devriez y trouver de nouvelles photos et ma chronique où je relaterai les sensations du jour... De quoi m'occuper à l'arrivée des étapes. Le site de l'organisation sur lequel vous trouverez quotidiennement nos résultats est le suivant www.darbaroud.com Voilà la première chronique parue sur le site www.lequipemag.fr

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En route pour le rêve

Nous y sommes ! Plusieurs semaines de préparation, de levers matinaux dans le froid, parfois sous la neige avec pour seul objectif ce Marathon des Sables. Plus qu’une course, un rêve, presque un fantasme pour tout coureur à pied avide de sensations fortes, d’émotions, et surtout de partage. L’équipe L’Equipe-Sports sans Frontières est pour la première fois au départ du Marathon des sables. Malgré une longue expérience des marathons, des raids, des trails ou des triathlons extrêmes, participer à une telle course représente pour nous trois une sorte d’Everest. Car si le Marathon des Sables est avant tout une épreuve physique extrême, il est aussi l’occasion de vivre des moments d’une intensité que seul le sport peut offrir. Par la magie de son cadre d’abord, grandiose avec ses dunes, ses longues étendues rocailleuses ou ses montagnes. Par la nature de son peloton aussi, très cosmopolite avec près de 40 nationalités, l’assurance de pouvoir découvrir grâce au sport d’autres cultures tout en partageant la même passion. Chaque instant passé sur la course, tout au long des longues étapes ou bien au bivouac, chaque seconde à communiquer, à discuter, à se confier à d’autres coureurs qu’on ne connaissait pas encore quelques jours auparavant et dont on se sent soudainement si proche, telles seront nos récompenses durant ces quelques jours.

MARATHON
Et puis quand les foulées se feront plus rasantes, que la chaleur rendra chaque pas plus pénible, que les kilomètres sembleront devenir infinis et que le mental accusera un petit coup de moins bien, la pensée de nos coéquipiers, de nos proches, de nos partenaires (merci à eux) de tous ceux qui ont partagé avec nous cette préparation sera notre moteur. Le lacet orange, symbole de l’association Sport sans Frontières, nous portera aussi chaque jour un peu plus loin. Ce sont toutes ces images, toutes ces sensations, toutes ces attentes et tous ces espoirs qui nous ont guidés depuis des semaines. Nous sommes prêts, alors… en avant pour le rêve !

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Et pour rappel quelques chiffres pour définir le Marathon des Sables

. 250km de course à pied en autosuffisance alimentaire

. 6 étapes en sept jours comprises entre 20 et 85km (1re étape le 29 mars, la dernière le 5 avril)

. 50°, la température parfois atteinte au cœur du désert pendant la course.

. 850 participants dont 15% de femmes, de 16 à 71 ans (à peine 50 abandons).

. 39 pays représentés (30% pour la France mais aussi beaucoup d’Anglais, Italiens, Japonais, Allemands etc.

. 14km/h comme vitesse moyenne pour le vainqueur (3km/h pour le dernier)

. 9 litres d’eau environ par jour à gérer pendant la course mais aussi à son issue pour l’alimentation. Chaque concurrent transporte en effet sa nourriture lors des sept jours. Pour un gain de poids, tous les repas se font sous forme de plats lyophilisés. Seules l'eau et la tente du bivouac (on transporte en revanche son sac de couchage) sont fournies par l'organisateur.

. 2000 calories minimum obligatoires par jour de course.

. 8 à 12kg pour le sac à dos transporté par chacun des coureurs.

. 30 musiciens et une chanteuse de l’Opéra de Paris qui viendront donner un concert en plein milieu des dunes.

. Et surtout….. beaucoup beaucoup beaucoup d’émotions

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Pour en finir avec la neige, voici le papier paru dans L'Equipe de samedi et consacré à Ophélie David et Méryll Boulangeat, deux championnes de ski-cross. Quelle discipline !!!! Je vous promets, ça vaut le coup d'oeil. Chapeau à ces skieurs et skieuses qui s'élancent à quatre de front dans des grosses pentes et doivent lutter parfois épaule contre épaule, le tout en gérant des sauts et des virages inclinés. Quelques-uns se sont pris de sacrées boîtes qui doivent quand même laisser quelques traces... Côté résultat: la victoire est comme souvent revenue à Ophélie David, la reine de la discipline et incontestablement une très grande chance de médaille pour l'an prochain à Vancouver. Une championne mais aussi un enthousiasme incroyable quand elle évoque sa discipline.

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Deux pépites pour un destin en or

Avec Ophélie David, encore victorieuse hier, mais aussi Méryll Boulangeat, médaillée de bronze mondiale, la France compte deux belles chances olympiques.

Une ultime révérence au public de La Plagne et Ophélie David s’en va chercher le bisou de sa petite Lilou, dix ans. Assurée de son sixième globe de cristal d’affilée depuis dix jours, la Française, qui s’adjuge aussi l’anecdotique gros globe rassemblant toutes les disciplines du freestyle, a une fois de plus ajouté le panache pour conclure cette finale de la Coupe du monde, disputée dans d’excellentes conditions à la Plagne. Des quarts à la finale, elle n’a pas laissé la moindre chance à ses adversaires. Juste impériale. Inutile de lui demander le nombre de ses succès, elle n’en a aucune idée. " Je ne cours pas pour ajouter une ligne sur un bout de papier mais simplement parce que je me régale, confie la skieuse de l’Alpe d’Huez. Ici, la piste était compliquée avec pas mal de chutes et même si je n’avais rien à jouer pour le général, dans ces cas là, la meilleure défense c’est l’attaque. "

Quelques mètres derrière la championne, Méryll Boulangeat, récente médaillée de bronze des Mondiaux, regarde la scène. Une petite erreur a abrégé son parcours dès les quarts. Avec David, la Tignarde sera l’autre atout des Bleues, dans un peu moins d’un an sur la piste olympique de Cypress. Si l’on ajoute Marion Josserand, vingt-deux ans, victorieuse en début de saison de la Coupe du monde de St Johann (Autriche), qualifiée par Ophélie David " d’ultra talentueuse ", l’équipe de France peut donc afficher de légitimes ambitions.

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David et Boulangeat, au premier coup d’œil, les deux femmes pourraient sembler très différentes. La première a trente-deux ans et est maman. D’abord dans l’alpin sous les couleurs de la Hongrie aux Jeux de 1994 (elle dispose de la double nationalité grâce à son père ancien basketteur professionnel à Berck), puis bourlingueuse sur le circuit pro américain, elle s’est ensuite bâti le plus beau palmarès du ski-cross. Six globes de cristal, 20 victoires (32 podiums), et un titre de championne du monde en 2007, " Fée " est la reine. La seconde n’a que vingt-deux ans. Sur le circuit seulement depuis quatre ans, elle présente pourtant un CV déjà très flatteur avec deux victoires en Coupe du monde (huit podiums) et a prouvé qu’elle savait être prête le jour J avec ses deux médailles mondiales (argent 2007, bronze 2009).

Parfois inhibitrice dans la pratique féminine de haut niveau, cette concurrence au sein même de l’équipe de France est parfaitement vécue. Malgré la différence générationnelle, la rivalité se cantonne à la piste, le respect comme maître mot. " Nous n’avons pas la même vie, mais nous partageons la même passion, les mêmes espoirs, avance David. Le langage est donc le même. Et puis, je n’ai pas l’impression d’avoir dix ans de plus. Elles sont assez talentueuses pour que je n’ai pas non plus à faire la nounou. Nous sommes une vraie équipe et heureusement car si j’étais seule, ce serait lourd à porter. "

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Plutôt que de se regarder de travers, les filles ont donc décidé de se hisser ensemble vers les sommets. Et l’entente n’est pas feinte. " C’est une chance d’avoir quelqu’un comme Ophélie dans son équipe, estime Meryll. Quand une personne gagne tout, tu as tendance à la considérer comme une mutante. Chaque jour, on peut se comparer à elle. Il ne faut pas s’en faire une montagne. On se rend compte qu’elle est humaine et que c’est donc possible de réussir aussi. Si tu idéalises trop, tu ne peux plus gagner. "

Pas question non plus de prendre ombrage de la notoriété de la leader. Boulangeat, aînée d’une famille d’athlètes avec deux sœurs Alysée, vingt et un ans, sur le circuit mondial de bosses (actuellement blessée) et Mégane, seize ans, déjà en Coupe d’Europe de bosses et ski-cross, se satisfait pleinement de son statut. " Ophélie est très sollicitée et ce n’est pas évident à gérer, explique " Mémé ". Ce que j’ai me suffit car je n’ai peut-être pas encore la maturité pour faire la part des choses. Si ça peut rester comme ça jusqu’aux Jeux, c’est parfait. Quand j’ai eu des bons résultats et donc des sollicitations plus importantes, j’avais l’impression que je devais absolument faire des bonnes courses et ça me mettait une grosse pression. Mais tout ça s’apprend, ça viendra avec le temps. " Avec peut-être une formation accélérée dans un peu moins d’un an.

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Et en bonus, le papier que vous n'avez pu lire en raison de la grève et qui relate la victoire de Kevin Rolland, notre champion du monde de demi-pipe.

Rolland décroche le globe

" Sidérant, hallucinant, dingue, il a un mental incroyable. "

Grégory Guenet, l’entraîneur des Français reste ébahi par la prestation de Kevin Rolland. En posant son double mac twist (double rotation désaxée) en bas du pipe, l’enfant de La Plagne (Sandra Laoura lui a même servi de baby-sitter quand il avait huit ou neuf ans), l’un des seuls au monde à réaliser une telle prouesse en fin d’exercice, s’est adjugé jeudi la finale de la Coupe du monde. Ce succès, le deuxième de la saison, lui offre le globe de cristal, moins de deux semaines après avoir conquis le titre mondial, à Inawashiro, au Japon. A dix-neuf ans, il devance son coéquipier Xavier Bertoni, en retrait hier. " Ce n’est que du bonheur et beaucoup d’émotions, s’enthousiasme Rolland, déjà champion du monde juniors, en 2007, tout ému par le bruyant soutien de toute sa station. C’est la première fois que je participais à une épreuve de ce prestige ici, chez moi, devant toute ma famille venue au grand complet. C’est encore un rêve d’enfant qui se réalise. Pour l’année prochaine, je vais vraiment me concentrer sur les X’Games. "

Trente minutes avant le départ de son premier run, les affaires étaient pourtant mal engagées. " A l’échauffement, je me suis mis une grosse boîte qui m’a mis complètement K.-O, raconte-t-il. Au départ, j’étais encore sonné et je ne voyais plus que de l’œil gauche. Ça m’a retiré un peu de pression puisque j’attendais moins de moi. Ensuite, j’ai vu que l’Américain Wise avait réalisé un gros truc. Je n’avais donc plus le choix : je devais envoyer. " Et il envoya sacrément haut et sacrément fort. " Je suis fier de lui, commentera même Bertoni, beau perdant. Ce n’était pas mon jour. Je n’ai pas l’habitude de chuter deux fois dans mes runs. Mais une défaite te remet la tête droite et il va maintenant falloir remettre les pendules à l’heure. "

Rolland, transporté hier en hélicoptère à Laax (Suisse) pour participer avec Bertoni à une grosse compétition, conclut une saison de rêve pour le half-pipe tricolore, également à l’honneur jeudi chez les filles avec le succès d’Anaïs Caradeux, deuxième de la Coupe du monde derrière la Suisse Corinne Faivre. Le succès de Bertoni aux X’Games, fin janvier à Aspen (Etats-Unis) s’ajoute aussi à la belle moisson des Bleus. " Depuis quinze ans que je fais ça, c’est ma plus belle saison d’entraîneur, se réjouit Guenet. Et ces garçons n’ont que vingt ans et sont donc là encore pour sept ou huit ans au minimum. " Suffisant peut-être pour les voir un jour participer aux Jeux olympiques si la discipline intègre le programme en 2014.- P.G.-B.


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