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Adieu, dit le renard

Publié le 22 mars 2009 par Magda

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Je le disais encore il y a deux jours : nos vies sont des romans. Il semblerait même qu’à Berlin, ce soit une constante. La littérature traverse mon existence plus que jamais dans cette cité surprenante.

Sur le scooter-fidèle destrier de mon héros kaurismakien, un jour, j’ai rencontré un renard. Il filait sous le métro aérien, l’air de rien, le museau fier et la queue touffue, vers deux heures du matin. C’était à Kottbusser Tor, un lieu de Berlin plus réputé pour ses héroïnomanes que pour sa faune forestière. Émerveillée, je l’ai regardé sautiller entre les bagnoles et les feux rouges. Un renard des villes, tout ce qu’il y a de plus chic.

Hier encore, nous rentrions d’un débat ennuyeux entre Harun Farocki (cinéaste et vidéaste allemand), un critique de cinéma autrichien, et un critique d’art, dans une galerie du centre de Berlin. Les phares du scooter surprirent soudain un adorable renard, en flagrant délit de promenade citadine.

“Qu’est-ce que ça signifie, que nous rencontrions toujours des renards ensemble?” ai-je demandé à mon Kaurismaki.

“Ainsi le Petit Prince apprivoisa le renard”, répondit-il en allemand.

Bref, on ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux.

On a redémarré.

Le lendemain, je raconte à Madame de… l’étrange présence des renards à Berlin. Je m’extasie sur la beauté de leur silhouette, de leur grâce sauvage.

“Ouais, ça file quand même la rage, ces saloperies-là, conclut Madame de… “Ils ont bouffé mon lapin à Villiers-sur-Orge quand j’avais cinq ans. Je les hais. Et puis, ton histoire du Petit Prince, là… ça ne serait pas plutôt Rox et Rouky?”

Il y a des jours, comme ça, où votre meilleure amie n’a pas l’âme d’une grande lectrice.


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