Jade Goody est morte du cancer

Publié le 22 mars 2009 par Fix




Jade Goody, une vie et une mort sous les projecteurs. La starlette controversée de la téléréalité britannique, qui avait décidé de passer devant les caméras les dernières semaines lui restant à vivre, s'est éteinte chez elle, dans son sommeil, tôt dimanche matin, emportée par la maladie.

Agée de 27 ans, mère de deux enfants, l'ancienne candidate de "Big Brother", souffrait d'un cancer du col de l'utérus qui s'était généralisé. Devenue chauve à cause de la chimiothérapie, elle s'était mariée le 22 février dernier avec son fiancé, Jack Tweed, 21 ans, encore une fois devant les objectifs des caméras.

Elle avait décidé de laisser filmer sa bataille contre le cancer, expliquant que l'argent ainsi gagné permettrait d'assurer l'avenir de ses deux fils, Freddie, quatre ans, et Bobby, cinq ans.

Assistante dentaire, la jeune femme était devenue célèbre à 21 ans, en 2002, en participant au reality-show "Big Brother", version britannique du "Loft", dans lequel les candidats vivent ensemble pendant des semaines, sont l'oeil constant des caméras.

Grande gueule et vulgaire, ignorante et mal-élevée, elle avait fait sensation et suscité la controverse, ne quittant depuis plus la Une des tabloïds. Furent décortiquées son enfance difficile, entre un père absent, héroïnomane, souvent en prison, et une mère accro au crack, ses coiffures et ses kilos...

Tirant habilement parti de cette célébrité sulfureuse, et bien que n'ayant pas remporté "Big Brother", elle n'avait plus quitté les plateaux de télévision et gagné rapidement des millions, avec une autobiographie, un parfum, une vidéo d'exercices de gym.

En 2007, Jade Goody remettait le couvert et excitait à nouveau la presse à sensation pour son comportement raciste lors d'un nouvel épisode de "Big Brother", spécial célébrités celui-là, dans lequel une des participantes, l'actrice indienne Shilpa Shetty, devint son souffre-douleur. A coups d'allusions de mauvais goût à son accent ou à la cuisine indienne, Jade Goody fit monter la colère, et le taux d'audience... Et provoqua quasiment un incident diplomatique entre l'Inde et l'ancienne puissance coloniale, le sujet arrivant même jusqu'à la Chambre des communes, avec un Tony Blair sur la sellette.

Mais Jade Goody fit son mea culpa, affirmant qu'elle n'était pas raciste, juste que c'était sa manière naturelle de se comporter, avec tout le monde. Invitée par l'office du tourisme indien, elle accepta, et alla jusqu'à participer à la version indienne de "Big Brother".

C'est alors qu'elle était en Inde, pendant le tournage à l'été 2008, que son cancer du col de l'utérus fut diagnostiqué. Sa réaction à l'annonce de sa mort prochaine fut filmée par les caméras et diffusée en boucle.

Le destin de la starlette prenait alors un tournant, devenant une étrange tragédie de la célébrité télévisuelle et de la modernité, entre émotion et voyeurisme morbide: l'évolution de sa maladie, suivie en détail dans la presse à sensation, en mit plus d'un mal à l'aise, tandis que d'autres saluaient désormais son courage et sa détermination face à la maladie et lui pardonnaient ses excès.

"Goody n'est pas riche et célèbre parce qu'elle a gagné au loto: elle est riche et célèbre parce que nous avons acheté tous ces journaux et magazines et bouquins où elle est en couverture, parce que nous l'avons regardée à la télévision, parce nous l'avons applaudie quand elle était gentille et sifflée quand elle était mauvaise, parce que nous avons parlé d'elle à table", écrivait India Knight, éditorialiste du "Sunday Times". "Maintenant, elle est en train de mourir, et nous nous sentons mal à l'aise (...) comme face à un jouet cassé".

Chimiothérapie, chirurgie, annonce que le cancer s'était généralisé, la maladie de Jade Goody sous l'oeil des caméras devrait aussi servir pour une prise de conscience sur le cancer utérin.

C'était une Jade Goody devenue chauve et fragile, cachant un goutte-à-goutte de médicaments anti-douleurs sous les frou-frous de sa robe blanche, qui épousa Jack Weed dans un élégant hôtel de la campagne anglaise. La vente des photos de l'événement lui aurait rapporté plus d'un million de dollars.

Une fois de plus, la jeune femme prit sa propre défense avec rage. "Les gens diront que je fais ça pour l'argent. Et ils ont raison (...) C'est pour l'avenir de mes fils quand je ne serai plus là. Je ne veux pas que mes gamins aient la même enfance misérable, entre la drogue et la pauvreté, que moi".

source : nouvelobs.com