Magazine

gab est parti

Publié le 22 mars 2009 par Modotcom

fils no 1 a pris son envol. Sans me laisser le temps de réfléchir, et de vivre les émotions d'une mère que l'on commence à déserter et qui retrouvera ses enfants une fois que la vie adulte les aura formés à son tour.
Il a commencé à m'en parler il y a quelques semaines. J'étais super contente, je ne m'attendais pas que cela arrive si tôt, ayant fixé dans ma tête un seuil mental où je commencerais à harceler mes enfants pour partir : disons 20 ans. Après tout, j'étais bien partie de chez moi à cet âge-là, tout-à-fait mure pour le faire, et en en ayant rêvé depuis déjà longtemps. Voulant joindre la grande ville plutôt que de prolonger ma vie en banlieue.
J'étais contente pour Gabriel. Nous avons eu une discussion de conseiller, il m'a demandé au fait combien ça coûte l'électricité et toutes ces choses-là. Je lui indiqué comment de notre mieux on pouvait réduire les coûts de vie en logement, ce qu'il fallait savoir d'un propriétaire, etc. Je lui ai dit aussi qu'il pourrait facilement se procurer un poêle et un frigo chez un marchand d'électroménagers usagés (chez Elvis), mais qu'il ne devait surtout pas penser à s'acheter une laveuse, la buanderie ferait très bien l'affaire. Oh, et puis, qu'il ne soit pas pressé pour le poêle, dans le fond, c'est l'été, et je lui donnerai notre vieux micro-ondes en attendant qu'il trouve.
En faisant la vaisselle, je me suis dit : ben oui, si je lui donne le micro-ondes, on s'en achètera un autre. Je lui donne le vieux, je prends le neuf. Non, quand même! Dès le lendemain, je suis allée vérifié tous mes programmes de fidélisation (Air Miles, Récompenses, etc.) pour savoir ce que je pouvais me payer gratuitement. Super! Je pouvais acheter un micro-ondes neuf à mon fils avec mes points accumulés! Après quelques instants, je me suis repoussée dans le fond de ma chaise et fait cette plus horrible constatation : j'étais en train d'acquérir des biens gratuitement pour les donner à mon fils qui allait commencer sa vie indépendante avec le plus grand des courages. Je me suis trouvée cheap et dégueulasse, digne d'une vraie mère indigne!
C'est là que ça a quand même fessé un peu, j'ai commencé à réaliser que nous n'avions pas vécu longtemps ensemble, que ces dernières années, mon fils cherchait l'indépendance comme tout jeune, qu'il avait ses activités et une vie sociale active, je le savais heureux et je ne m'imposais pas. De toute façon, mes fils et moi ne vivons que 7 jours sur 14 ensemble, depuis plus de 17 ans, donc, on ne se voyait pas beaucoup quand même. Comment tout cela est-il passé si vite et si facilement. Ai-je donc élevé des enfants?
Lundi, il m'annonçait qu'il avait signé un bail et qu'il partirait dès cette semaine. Dans quel coin? St-Christophe, entre de Maisonneuve et Ontario. Ouain, je connais bien, en arrière de Place Dupuis, coin malfamé, plein de junkies. M'enfin, y a rien de mal, on n'a personne débuté par l'idéal. D'ailleurs, on ne sait même pas ce que l'on veut, à part la liberté!
Je lui demandai s'il n'était pas triste de quitter sa maman, qu'il ne mangerait plus de ma délicieuse lasagne? Il me disait que les seules émotions qu'il avait en ce moment relevaient plus de l'appréhension et de la nervosité face à la nouveauté, aux nouveaux engagements. Tu vas voir, c'est facile, tu vas tripper!
Cette semaine, fils a commencé à aligner quelques sacs à vidanges et ses trucs dans le salon, avec sa commode (tiens, il la prend), et une note dessus : "Maman, je suis désolé pour ce bordel. Nous passerons dimanche avec un camion, assez tôt, nous tâcherons de faire cela discrètement pour ne pas déranger". Quel ange, ce Gabriel!
C'est donc vrai : il part. Ah, je sais : je vais le grayer! Je voulais lui acheter un coffre à outils, tu sais, avec l'essentiel : un tournevis, un marteau, une pince, un tape à mesurer, un exacto, etc. J'étais chez mon petit quincaillier hier et il m'en a monté un vraiment cute, avec un petit coffre bien sturdy et pas trop lourd. J'étais tellement excitée, heureuse, tellement, tellement!!! Je lui ai mis un petit mot d'amour dessus et l'ai déposé sur les trucs qu'il allait emporter ce matin.
Vers 10 heures, chum et moi sommes réveillés mais fatigués de notre veillée de travail au bar hier soir. Nous voulons encore rester au lit. Mais Gab n'est pas encore passé, ses trucs sont encore dans le salon. Ça y est, me dis-je, ça fouerre déjà!, un petit espoir mêlé à une petite déception. Et puis d'un coup, la porte s'est ouverte, nous avons entendu de notre chambre fermée, quelques bruissements et la belle voix de Gab qui saluait le chat. En quelques minutes, il est parti. Lorsque je suis sortie de la chambre, le salon était vidé de ses affaires. Le chat a pleuré en langage chat, il a amené mon chum jusqu'à la chambre des garçons et a fait un gros miaûle de tristesse.
Bizarres, ces animaux!
Et moi, j'ai oublié de lui faire une boîte avec mes vieux ustensiles, mes vieilles assiettes et mes tasses dépareillées! Ça y est : Mère Poule se réveille! Y é plus que temps ma vieille!

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Modotcom 4105 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog