La solitude des nombres premiers
Paolo Giordano
Seuil, 2009
Prix Strega 2008
"Les années du lycée avaient constitué une blessure ouverte, que Mattia et Alice avaient jugé trop profonde pour qu'elle cicatrise. Ils les avaient traversées en
apnée; lui, refusant le monde; elle, se sentant refusée par le monde, et ils s'étaient aperçus que cela ne faisait pas de différence. Ils s'étaient construit une amitié bancale et asymétrique,
composée de longues absences et de grands silences, un espace vide et propre où ils avaient tout loisir de reprendre haleine quand les murs du lycée se rétrécissaient au point de les étouffer."
Alice est boîteuse et anorexique, Mattia se sent coupable de la disparition de sa soeur jumelle, tous les deux font connaissance au lycée. Pendant des années, ils vont se croiser, se rapprocher,
s'éloigner, se perdre.
Ce livre doux-amer est écrit avec finesse, sans appuyer, éclairant bien l'incommunicabilité de ces personnages adultes ou adolescents. Un tel sujet aurait pu être traité "avec de gros sabots", mais
Paolo Giordano avance de manière feutrée, il raconte magnifiquement cette histoire.
J'ajouterai que la partie intitulée "Mise au point" qui narre le mariage de Viola pourrait être considérée comme une excellente nouvelle. L'auteur, dont c'est le premier roman, devrait donc encore
nous étonner.
L'auteur ...qui vit seul, d'après Wikipédia (après, vous en faites ce que vous voulez de l'info, c'est juste pour
causer)
Qui en a parlé ? Armande, Cuné, Yv, A Girl From Earth, Sylvie, Choupynette,
Neph, Lael, Cécile/Restling, qui proposent d'autres liens. Plus Dasola,
Je remercie Suzanne de
et les éditions Seuil pour cette chouette découverte.