Je sais… j’ai acheté Pyongyang en cadeau à Epicure mais je m’en suis tapé la lecture avant elle. Chien n’est-ce pas? Je vous jure que ce n’était pas prémédité au moment de l’achat! C’est juste qu’après coup j’ai relu le billet d’Epicure concernant Chroniques Birmanes (le plus récent Delisle) et j’étais curieux de lire les impressions du bédéiste sur ce pays plutôt mystérieux pour nous occidentaux.
Dans Pyongyang, Guy Delisle décrit donc presque jour par jour son “aventure” de deux mois dans la capitale nord-coréenne en tant que consultant pour un studio d’animation. Pour être gentil, disons que l’auteur dresse un portrait peu flatteur de ce qu’il a vu : une ville froide, sans âme, complètement soumise au régime totalitaire imposé par le défunt Kim Il-Sung et son héritier, Kim Jong-Il, sous le couvert de “république socialiste”.
À Pyongyang, tous les monuments et les manifestations culturelles sont vouées à la propagande du régime et au bashing des valeurs occidentales. Les habitants se disent heureux dans ce contexte mais Delisle semble plutôt voir une population endoctrinée qui a perdu tout repères. Ses descriptions des lieux et des gens qu’il a rencontrés sont troublantes et tristes.
Paradoxalement, malgré le caractère sombre du sujet, Pyongyang est un 176 pages de plaisir pur. Le dessin est simple mais fort joli et la naïveté du ton employé par Delisle fait que l’on sourit à plusieurs occasions. Et surtout, on a vraiment l’impression à la fin du livre d’avoir appris un max de choses sur la ville et la Corée du Nord. Bravo à l’auteur pour avoir su doser le tout de main de maître.
Epicure, tu peux le lire maintenant! ;o)
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