Le calme avant la tempête de la routine de la semaine qui rassure autant qu'elle lasse.
Le silence après la tourmente du week-end, l'euphorie du vendredi soir, la fièvre du samedi soir et l'angoisse du dimanche soir.
Lorsque lundi se réveille dans le pâté, à mon image, que la maison m'appartient enfin à nouveau.
Peut-être au bout de quelques minutes, on se dit que, comme le printemps, le lundi matin peut encore apporter, même dans ses dernières minutes, de l'inattendu, de l'extraordinaire, du magnifique.
Une petite tempête soudaine qui va à jamais révolutionner la semaine, le mois, l'année et le reste de la vie.
C'est souvent le lundi matin que ça arrive.
Être dans l'expectative en remuant le café dans la tasse.
Figer le regard sur la cime des cyprès qui colorie le ciel.
Ramener les genoux contre ce qui aurait pu être une magnifique poitrine pour sentir encore un peu le foetus que j'ai été.
Puis bailler à m'en désolidariser les maxillaires, histoire de ne plus rien entendre de ce silence assourdissant.
Ne pas avoir envie que quelque chose ne vienne perturber ce que j'attends.
Juste besoin de prendre l'instant en photo.
Et en tapisser les murs.
En capter l'instant de quiétude.
Retenir mon souffle, sait-on jamais, le coup de l'aile du papillon, tout ça.
Puis détourner son attention un souffle de temps.
Et lâcher une légère petite caisse en sourdine.
Briser le silence.
Déclencher la théorie des dominos.
Le téléphone sonne.
Le chat miaule.
La vidéo sur Youtube démarre enfin.
La semaine se remet en branle.
Heureusement que j'ai pris la photo.