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Le “bras de fer” des stock-options

Publié le 23 mars 2009 par Jlhuss

… au théâtre ce soir ?

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Il aura fallu une pression politique très forte et une polémique grandissante, pour que les quatre principaux dirigeants de la Société générale renoncent, purement et simplement, à s’attribuer 320 000 stock-options.

Une stock option est en fait une forme de rémunération versée par une entreprise côtée en bourse. C’est une option permettant d’acheter des actions de l’entreprise concernée à une date et un prix fixé à l’avance. Ce mécanisme de rémunération aurait l’avantage d’inciter les employés y ayant accès, à tout faire pour que le cours des actions de l’entreprise monte. L’achat s’effectue à un prix plus bas que celui du marché et permet (permettait) la réalisation de gros bénéfices et rapidement. Contrairement aux idées reçues ces S.O. sont imposées : sur le rabais qui est intégré aux revenus, sur la plus-value éventuellement réalisée …

Dans notre pays cette forme de rémunération est sans doute proportionnellement la plus élevée d’Europe : Il n’est pas rare que la valeur des stock options y représente entre 50 et 100 % du salaire de base. On comprend mieux la bagarre !

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Dans une lettre adressée aux salariés de la banque, le président Daniel Bouton et le directeur général, Frédéric Oudéa, ont annoncé leur décision. Deux adjoints de M. Oudéa ont également renoncé à recevoir 50 000 stock-options chacun. Dans un premier temps les dirigeants de la SG, renonçaient à lever leurs stock options, tant que la banque bénéficiait du financement de l’Etat. En fait ils ne renonçaient à rien du tout ! En effet il est inintéressant de lever et de vendre ses stock-options avant une période de 4 ans, la fiscalité qui frappe la plus-value est alors beaucoup plus élevée. La position très critique de l’Elysée et les dernières prises de position de Mme Lagarde ne sont pas pour rien dans l’abandon pur et simple final. Il est juste de le reconnaître. Elle avait sèchement déclaré : “Il serait grand temps que Société générale rime un peu plus avec intérêt général... “Je demande la renonciation à la rétribution par stock-option” ajoutant qu’elle ne se “contentait pas de la demi-mesure» annoncée par la banque”.

Madame Lagarde va d’ailleurs encore plus loin. Elle ouvre le débat de fond sur cette forme de rémunération en posant une question plus vaste et touchant au principe. Cette critique fondamentale est d’ailleurs depuis longtemps engagée aux USA. Elle a déclaré sur Europe 1 , s’interroger sur “la pertinence des stock-options“. C’est un dossier sur lequel “nous n’avons pas débouché”, a-t-elle reconnu, “qui n’est pas terminé”. “Je serais personnellement assez favorable [à ce que l’on mette] ce dossier sur la table”. Il s’agit d’examiner, au cours de débats avec les partenaires sociaux, si cette forme de rémunération est “efficace et morale”, a poursuivi la ministre en avertissant que “s’il faut passer par la loi, on passera par la loi”.

C’est sans doute bien dans ce sens qu’il convient de se diriger : sans se contenter d’une attitude simplement dictée par les circonstances du moment et sous influence médiatique. C’est un dossier à suivre de très prêt, loin d’être complétement “bouclé”, compliqué, difficile à expliquer clairement, mais dont l’impact en terme de morale publique est considérable. C’est dans quelques mois, lorsque le tumulte (nécessaire) se sera estompé, que nous pourrons juger au fond de cette volonté calirement affichée aujiurd’hui de l’exécutif. Il faut prendre date et s’en souvenir.

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