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Déclaration finale du forum mondial de l’eau et premier bilan

Publié le 23 mars 2009 par Juliayster

Le premier constat à tirer de cet événement de première importance est un constat de frustration : peut-être à cause de la crise financière, le forum mondial a insuffisamment pu attirer l’intérêt du grand public, et créer « l’onde de choc » que nous espérions, en vue d’une prise de conscience des problématiques liées à l’eau. La secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, a jugé dimanche "choquant" ce manque de mobilisation politique au niveau international sur la question de l'eau. On ne peut que la rejoindre : "il est choquant de voir que, pour la première cause de mortalité dans le monde, il n'y a pas plus de mobilisation politique", a-t-elle déclaré à l'AFP de retour du 5e Forum mondial de l'eau, qui s'est achevé dimanche à Istanbul. "Il faudrait que les politiques s'impliquent beaucoup plus sur le sujet", a-t-elle ajouté, tout en se félicitant que la France se soit "particulièrement mobilisée" à Istanbul.
Mme Jouanno et le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, ont participé aux débats de ce Forum, qui a rassemblé plus de 25.000 personnes. Il s'est achevé dimanche sur une déclaration affirmant notamment la nécessité d'améliorer l'accès à l'eau et à l'assainissement à travers le monde, mais ne retenant pas la notion de "droit à l'accès à l'eau", réclamée par nombre d'ONG et plusieurs pays, dont la France. A ce sujet, le sénateur français Jean-François Legrand, qui animait à Istanbul un collège d'environ 300 parlementaires originaires de près de 90 pays, a jugé la déclaration ministérielle "incolore, inodore et sans saveur". Le Partenariat français pour l’eau a aussi « déploré » que la notion de droit à l’eau ne figure pas dans la déclaration finale, ce qui montre le soutien large que l’idée obtenait, puisque le Partenariat rassemble 33 membres, parmi lesquels des ONG (Action contre la faim, Secours catholique, Coalition Eau des ONG…), des entreprises (Veolia et Suez par l’intermédiaire de la FP2E – Fédération des entreprises professionnelles de l’eau…), les organisation représentantes des collectivités territoriales, les agences de l’eau, etc.
En ce qui concerne la "diplomatie de l'eau", la déclaration est aussi décevante. Or, compte tenu de l’accroissement prévu du stress hydrique, il faut s’attendre à une concurrence pour cette ressource vitale dans le futur. Comme le notait le rapport de l’ONU présenté lors du lancement du forum, "les conflits liés à l'eau peuvent survenir à tous les niveaux (…). Des conflits locaux liés à l'irrigation sont fréquents [...], des conflits se produisent aussi au niveau des cours d'eau transfrontalier". Sur ce point, la France est mobilisée : elle avait annoncé avant le forum sa volonté de voir ratifier la convention des Nations Unies sur les cours d'eau transfrontaliers. Adoptée en 1997, elle n'est à ce jour pas entrée en vigueur, faute d'avoir atteint la barre des 35 ratifications nécessaires. On peut la lire ici.
La déclaration ministérielle finale, non contraignante, énumère un certain nombre d'engagements : faire des économies d'eau, en particulier dans le domaine agricole, lutter contre la pollution, des cours d'eau comme des nappes phréatiques. Elle affirme en outre la nécessité de collecter et de traiter les eaux usées, au-delà de l'indispensable accès aux toilettes.

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