Juste l'envie, comme ça, de déposer ce poème que j'ai redécouvert avec ravissement. Allez savoir pourquoi, la figure du Clown ou du Pierrot m'a toujours fascinée. Prenons cela comme un "Texte du Mois" ou un cadeau d'anniversaire à ce blog avec, à chaque fois, quelques jours d'avance ...
A bientôt.
Le clown.
Bobèche, adieu ! bonsoir, Paillasse ! arrière, Gille !
Place, bouffons vieillis, au parfait plaisantin,
Place ! très grave, très discret et très hautain,
Voici venir le maître à tous, le clown agile.
Plus souple qu'Arlequin et plus brave qu'Achille,
C'est bien lui, dans sa blanche armure de satin ;
Vides et clairs ainsi que des miroirs sans tain,
Ses yeux ne vivent pas dans son masque d'argile.
Ils luisent bleus parmi le fard et les onguents,
Cependant que la tête et le buste, élégants,
Se balancent sur l'arc paradoxal des jambes.
Puis il sourit. Autour le peuple bête et laid,
La canaille puante et sainte des Iambes,
Acclame l'histrion sinistre qui la hait.
Publié par Nibelheim aux alentours de 23:08 |
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