Ca y
est une fois de plus on a changé d'heure le week end prochain. L'heure d'été a été instituée en France en 1975 suite au choc pétrolier de 1974 avec l' objectif d'effectuer des économies
d'énergie en réduisant les besoins d'éclairage. Il s’agit principalement de faire correspondre au mieux les heures d'activités avec les heures d'ensoleillement pour limiter l'utilisation de
l'éclairage artificiel. Mais, si économie il y a, quels sont les chiffres?
Après quelques recherches, voici un extrait d'un rapport d'informaiton du Sénat:
L'économie d'énergie : mythe ou réalité ?
a) Les chiffres annoncés
Institué à une époque traumatisée par l'augmentation du prix du pétrole, le système du changement d'heure l'été avait pour
justification d'économiser les dépenses d'éclairage en profitant de soixante minutes supplémentaires de jour le soir.
Selon les statistiques avancées dès l'origine par EDF, l'heure d'été permettait d'économiser chaque année un milliard de kilowatts-heure, soit environ 250 000 à
300 000 tonnes d'équivalent pétrole (TEP), chiffres confirmés en 1991.
En mars 1996, le ministère de l'industrie a demandé l'actualisation de l'étude menée en 1991 sur les économies d'électricité découlant du changement d'heure légale.
Il résulte de cette réflexion commune entre le ministère de l'industrie, EDF et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) que l'économie de consommation
électrique est estimée à 1,2 milliard de kilowatts-heure (9(*)), soit la consommation annuelle d'une ville
comme Bordeaux, stricto sensu.
La provenance de cette consommation - qui équivaut à 267.000 TEP, bien qu'une telle comparaison ne soit plus d'actualité aujourd'hui - est à répartir entre le charbon (75 %), le fuel (20
%) et le nucléaire (5 %).
L'avantage attendu de la prolongation de la période d'heure d'été de septembre à octobre 1996 porte sur une majoration de 10 % des économies.
La méthode de calcul retenue pour cette mesure n'a pas fait l'objet de modification par rapport aux années précédentes considérant qu'" il semble difficile d'affiner davantage la
méthodologie d'estimation des gains d'électricité retenue en 1991 ". Elle s'appuie sur la comparaison de courbes de consommation journalières de la semaine qui précède et de
celle qui suit les dates de changement d'heure, rapportée aux gains journaliers constatés en 1976 lors de l'instauration du dispositif.
b) La réalité des chiffres
Cette observation chiffrée appelle trois remarques : la première est qu'aujourd'hui, la fourniture d'électricité est en grande
majorité -75 % environ- d'origine nucléaire, donc non soumise à fluctuation de cours ou dépendante de fournisseurs étrangers, et non stockable. La question de la dépendance énergétique de
la France n'est donc plus en cause.
La deuxième est que 1,2 milliard de kilowatts-heure ne représente qu'une fraction minime de la consommation française, de l'ordre de 0,5 %, à relativiser encore compte tenu de la méthode
d'estimation utilisée par EDF, qui ne peut être d'une fiabilité absolue.
La troisième, enfin, est que ces économies pourraient être illusoires car l'heure d'éclairage artificiel gagnée le soir serait largement compensée par les dépenses énergétiques
(10(*)) supplémentaires induites le matin, en avril et septembre, pour l'éclairage et le chauffage, et plus
encore, probablement, à partir de 1996, avec l'allongement de la période d'été jusqu'à la fin du mois d'octobre. De plus, la promotion de la nouvelle technologie des lampes fluorescentes
à basse consommation d'électricité, en remplacement des actuelles ampoules à incandescence, réduirait encore l'écart de consommation. Si le rapport d'étude de la Commission conclut, à
l'inverse, que les économies l'emporteraient sur les dépenses supplémentaires induites, elle n'avance aucune estimation chiffrée à l'appui de cette thèse : " étant donné ces
influences compensatoires, il est possible de conclure que l'heure d'été apporte un certain bénéfice par rapport au bilan total de la consommation d'énergie ".
L'argument avancé par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) selon lequel le renoncement à l'heure d'été afficherait un désintérêt national pour l'économie
d'énergie ne paraît pas d'un caractère totalement convaincant si l'on observe que les autres mesures arrêtées à la même époque que l'heure d'été ont, depuis, été abandonnées sans qu'on y
voit cet aspect " psychologiquement néfaste " (extinction des vitrines la nuit, maintien de la température intérieure à 19°...).
Issu d'un rapport du Senat: http://www.senat.fr/rap/r96-13/r96-130.html
On se rend donc compte que l'économie est très relative, par contre la suite du rapport donne des infos interressantes .... N'hesitez pas a nous laisser vos avis sur ce changement d'heure, les contraintes ou avantages que vous y trouver!