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Heureux soient les primo-contractants

Publié le 24 mars 2009 par Igrec

Maintenant que s’achève la traditionnelle saison des résultats annuels, un constat s’impose : ça ne vas pas “si” mal dans les grandes SSII de la place. Bien sûr, des projets sont décalés, bien sûr encore les donneurs d’ordre renégocient les tarifs durement. Mais, on n’assiste pas à un effondrement du marché contrairement à ce qui s’était passé lors de l’éclatement de la bulle Internet. On n’assiste pas davantage, dans ces grandes SSII, à une explosion de l’intercontrat. Bien sûr, là encore, il y a des points noirs ça et là, dans telle agence ou dans telle activité. Mais c’est plutôt une augmentation lente que doivent affronter les directions.

Pourquoi ? D’abord, parce que les grandes SSII ont toutes vu venir le “coup” et sont debout sur la pédale de frein depuis septembre : quasiment plus de recrutements, des salaires bloqués. Ensuite, ces grands prestataires, qui tiennent les contrats avec les grands comptes, ont plusieurs “variables d’ajustement” (comme on dit en novlangue) pour se caler sur les nouvelles exigences - notamment tarifaires - des donneurs d’ordre : les sous-traitants et l’offshore principalement. Sur ce sujet, les discours d’un Capgemini ou d’un Steria sont d’ailleurs très clairs.

Les indépendants et sous-traitants en première ligne

Les deux mécanismes peuvent d’ailleurs être liés. Tandis que les grands prestataires remercient les indépendants ou sous-traitants dans les pays développés, ils augmentent le recours à l’offshore pour répondre à des grands comptes obsédés par les prix bas. D’autre fois ou parallèlement - comme c’est le cas pour IBM en Grande-Bretagne si l’on en croit un article de nos confrères de The Register -, les prestataires établis demandent à leurs sous-traitants de nouveaux efforts sur les prix. 10, 15 % : les coupes sont franches. Un véritable effet boule de neige déflationniste…

La conséquence possible de cette structuration du marché, qui voit la crise profiter (relativement s’entend) aux principaux prestataires, notamment ceux disposant de bases arrières offshore importantes ? Toute une population qui, depuis des années, met de l’huile dans les rouages de l’IT en France, est mise sous l’éteignoir : les indépendants et toutes ces petites structures qui travaillent en appui des grandes SSII. Au mieux paupérisée, au pire mis sous la touche, cette masse quasi inaudible risque bien - si la tendance que je décris se confirme - de venir grossir les rangs des chômeurs. Mais uniquement dans de longs mois, une fois tous les mécanismes d’amortissement à sa disposition épuisés.

Références externes

  1. reference #1
    http://www.lemagit.fr/article/dsi-couts-externalisation-offshore-inde-budgets/2828/1/pour-gartner-prix-des-services-externalises-baisser/
  2. reference #2
    http://www.lemagit.fr/article/capgemini-externalisation-offshore-inde-conseil-sogeti-integration/2497/1/pour-faire-face-crise-capgemini-voit-son-salut-dans-offshore/
  3. reference #3
    http://www.lemagit.fr/article/capgemini-france-offshore-steria-inde-resultats-bpo-crise/2783/1/francois-enaud-steria-crise-accelere-recours-offshore/

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