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Cécile de France en Soeur Sourire : les images !

Publié le 24 mars 2009 par Veryfriendly

En 1963, Soeur Sourire est devenue une star mondiale grâce à son tube "Dominique" au refrain imparable à double-sens, vendu à deux millions d'exemplaires. Ses gains furent estimés à 2,5 millions d’euros !

Propulsée dans les hit-parades, Sœur Sourire – guitare à la main, lunettes austères et aube blanche – devint en quelques semaines “The Singing Nun”, la nonne chantante à l’inoubliable refrain.

"En tous chemins en tous lieux, il ne parle que du bon Dieu, il ne parle que du bon Dieu.”

Entrée à 26 ans chez les Dominicains en 1959, Jeanine Deckers était devenue Sœur Luc-Gabrielle au couvent de Fichermont, face à la butte du Lion de Waterloo en Belgique.
C’est pour fuir le mariage arrangé par une mère autoritaire que cette pure Bruxelloise, fille de commerçants aisés, est entrée dans les ordres. Son père tient une pâtisserie avec salon de dégustation.
Elle suit une éducation religieuse et rejoint les Guides catholiques où on l’affuble du surnom d’“Ourson concentré”. Elle se prépare au dessin, qu’elle enseignera quelques années après avoir fréquenté l’école normale. Très vite, elle s’adonne à la musique en montrant un certain talent. En 1959, l’appel de Dieu se fait plus fort : elle devient religieuse et prononce ses vœux un an plus tard, abandonnant sa sœur Madeleine pour vivre dans ce qui très vite se transformera en prison tragique.

La musique l’attend, donc. Elle enregistre un premier 45 tours. “Dominique”, qui met en rimes et en musique sa croyance profonde.

Ironiquement, les programmateurs radio hilares se ruent sur le « nique nique ». “Dominique” décroche la timbale : Nº 1 de nombreuses semaines. Son style à contre-courant des yéyés la désigne à la curiosité. Sur les Teppaz de l’époque passent en boucle Johnny Hallyday, Frank Alamo les Beatles, et bien sûr Claude François.

En 1963, The Singing Nun caracole en tête du billboard américain et devance même le King Elvis Presley !
Elle est même invitée au “Ed Sullivan Show”, venu tout spécialement à sa rencontre sur son lieu de prières et de réclusion volontaire.
Le pseudonyme “Sœur Sourire”, avait été choisi par un panel d’auditeurs. Sur la pochette du disque, pas de photo. Seulement le titre de la chanson, pour ne pas flatter l’ego de celle qui a fait vœu de pauvreté et d’obéissance.
Le drame de cette sonne chanteuse, interprétée par la candide Cécile de France au cinéma fut que Philips et le couvent se partageaient les droits d’auteur. Sœur Sourire n’etait donc propriétaire de rien, et ne touchera pas un centime des 2,5 millions d'euros qu'ont rapporté sa chanson !
La vie fermée du monastère commence à dévorer sœur Luc-Gabriël. Elle veut concrétiser sa vocation de façon contemporaine et prouver son engagement religieux au sein de la société.
En 1966 l’ordre du couvent l’autorise à habiter à Louvain en tant que sœur laïque, en guise d’expérience. A partir de ce moment, les choses s’aggravent progressivement. A cause de son comportement progressif elle perd le soutien de l’Eglise. Son attirance commerciale aux yeux des médias et des sociétés de disques décline. En outre, il s’avère que le contrat du disque avait été conclu avec le couvent, qui exige non seulement le bénéfice mais également le nom Sœur Sourire.

Choquée par les événements, Deckers quitte définitivement le monastère et va cohabiter avec son amie de jeunesse Annie. Sous le nom Luc-Dominique, elle essaie en vain de redémarrer sa carrière. La presse se moque de la Sœur Sourire 'lesbienne'. Ses disques ne sont plus joués et sa tournée canadienne est annulée, entre autres à cause de ses paroles controversées à propos de la contraception, le célibat et le rôle de l’Eglise dans la société. Lorsque le fisc veut récupérer des impôts impayés sur les revenus encaissés par le couvent, Deckers refuse de payer. Ceci aboutit à un conflit de longue durée durant lequel les dettes s’élèvent à 4 millions d’anciens francs belges.

Tout cela a des répercussions sur la santé de Sœur Sourire. Elle est dépressive, dépendante de médicaments, de l’alcool et de la nourriture et elle lutte contre des prises et pertes de poids. Des tentatives de comeback sont vaines – une version disco de Dominique en 1982 passe inaperçue. La situation semble entièrement désespérée lorsque Claire Joie, l’école pour enfants autistes fondée par Annie et Jeanine, fait faillite. Confrontées à tous ces problèmes, le suicide leur semble la seule et unique solution. En 1985, elles mettent ensemble fin à leurs jours. Leur testament est établi, toutes leurs affaires personnelles sont emballées et munies d’instructions. Le couple est enterré à Wavre.

Une belle tragédie qui valait bien un film, déjà adapté dans une pièce de théâtre.

Ce sera donc le deuxième rôle de lesbienne de Cécile de France au cinéma

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