Il n’est de question (santé, consommation, gouvernement, alimentation, civilité, chômage, etc.) dont on ne finisse par dire qu’on la règlera par l’éducation — celle des plus jeunes ou celle des adultes. D’autre part, nous avons tous été éduqués et nous en gardons un souvenir intime et vivace. Voilà pourquoi l’éducation — passée, présente ou à venir — est un sujet largement partagé et avec une passion étonnante : l’éducation explique, en effet, notre état actuel et elle ne concerne rien de moins que l’avenir de mon enfant, de moi-même et de l’humanité. De là aussi notre insatisfaction : pas assez ceci, pas assez cela... pour nos aspirations si intimes et si sensibles. Si le malaise est notoire, sa nature et ses sources n’en sont pas clairement identifiées. Aussi les solutions, lorsqu’elles sont proposées, en toute bonne foi, ne résolvent pas pour autant le problème — quand elles ne l’exacerbent !
Pourtant, apprendre est un acte inné, naturel, tout comme respirer ou digérer. C’est en se rapprochant au plus près de sa nature que l’on peut espérer le libérer des entraves ou des carcans qu’à bien des égards sont devenues les éducations. Envisager le meilleur acte d’éduquer possible passe donc par une conscience et une connaissance profondes de ce qu’est l’acte d’apprendre.