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Le temps de la gueule de bois est révolu!

Publié le 24 mars 2009 par Magazinenagg
Bravo! Qu’un ex-politicien parle avec autant de clarté, cela m’impressionne. Il est temps que Joseph Facal revienne à la politique.
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Le temps de la lucidité
Joseph Facal, Le Journal de Montréal, 23/03/2009 09h17
Il n'y a rien de plus fatigant que ces importuns qui, après la débâcle, viennent vous susurrer à l'oreille : je vous l'avais bien dit. Alors, permettez-moi de vous fatiguer un peu.

En octobre 2005, bien avant la crise actuelle, nous fûmes une douzaine à publier le Manifeste pour un Québec lucide. Que disions-nous?

Essentiellement, que les revenus du gouvernement ne couvraient pas les dépenses. Que l'endettement du Québec était déjà préoccupant. Que les services publics ne sont jamais gratuits. Que le vieillissement allait aggraver tout cela. Qu'il fallait réagir pendant qu'il en était encore temps.

Non, on n'y trouvait pas une apologie inconditionnelle du capitalisme. Pour s'en rendre compte, il fallait cependant le lire. On y parlait plutôt d'éducation, de cesser de vivre à crédit, de penser à long terme, de revoir la fiscalité, d'accepter au moins d'en discuter. Nous proposions même le revenu minimum garanti.

DE VIVES RÉACTIONS

On se souviendra des réactions hystériques de notre gogauche médiatique: les salauds, la «Droite», les porteurs de valises du grand capital, disaient-ils, venaient de parler. Eux, bien sûr, étaient les Justes. Des pays aussi furieusement néolibéraux que la Suède et la Finlande avaient pourtant fait ce que nous proposions.

Puis vint le rapport Castonguay sur la santé, qui proposait, lui aussi, de hausser la TVQ et d'ajuster nos dépenses à la richesse disponible. Tabletté instantanément par le gouvernement. Le clergé pseudo-progressiste, lui, y décela une autre opération téléguidée par les forces occultes de l'argent.

Puis vint le rapport Fortin, qui proposait la même chose. Tabletté lui aussi. Un autre complot de salauds, expliqua la gogauche.

Puis vint le rapport Montmarquette sur la tarification, que j'ai aussi signé.Même message que les autres : rien n'est gratuit et, quand vous êtes dans un trou, cesser de creuser est habituellement une bonne idée. Tabletté également.

NOUS Y SOMMES

Le budget Jérôme-Forget confirme que la réalité nous a finalement rattrapés: nous allons vivre le retour des déficits chroniques, des coupures de services et de l'endettement astronomique légué à nos enfants. Ce n'était pas un complot.

La crise actuelle a en effet le dos large. Le problème structurel des finances publiques du Québec était là depuis longtemps: la crise le rend simplement impossible à cacher. Mais si nous avions agi avant, les prochaines années auraient été moins pénibles.

Agir comment? Toutes les réponses étaient là, noir sur blanc, depuis longtemps. Leur heure est finalement arrivée. Dans la vie, on a souvent tort d'avoir raison trop tôt.

Mais vous allez voir, les mêmes que d'habitude vont nous ressortir leurs conneries : taxer les riches, taxer les entreprises, convertir toute une société à la simplicité volontaire. Comme ils disent, profiter de la crise pour «sortir du cadre de pensée dominant». Allez Amir, lance-moi un soulier.

Je vais vous le dire brutalement : le vrai cadre de pensée dominant, c'était notre persistance à croire les politiciens qui nous disaient qu'on pouvait continuer à vivre à crédit sans jamais recevoir la facture.

C'était aussi de refuser de croire ceux qui, depuis des années, vous disaient de vous méfier de ce qui était trop beau pour être vrai.

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