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Pourquoi les exploités devraient ils se déchirer sur des questions qui ne les concernent pas?

Publié le 25 mars 2009 par Lalouve
Image trouvée ici: "Mi-chemin.net" - Susan sur les genoux de grand-papa...
Chers camarades - d'où que vous veniez et qui que vous soyez.
Depuis quelques temps, nous sommes acteurs et spectateurs d'un drame shakespearien.
Il est probable que le vieux monde est en train de crever, d'agoniser dans des spasmes violents, qui le contractent, le tordent, la puanteur de la pourriture monte jusqu'à nous, baroque, puissante, enivrante, malgré les tentatives désespérées des uns ou des autres pour étouffer cette puanteur.
Nous vivons cela, et pas uniquement en France, et pas uniquement en Europe...
Sans doute, le déchirement libérateur de ce dont nous allons accoucher (probablement un monstre qui dévorera ses géniteurs) viendra de là où nous l'attendons le moins, compte tenu de l'état actuel de nos forces, de nos organisations, de notre condition historique, sociale.
Tout ce que nous connaissions, tout ce dont nous avons la mémoire immédiate, et personnelle, tout nos schémas vont probablement voler en éclats.
Je ne suis pas Mme Irma, je peux me tromper.
La question de savoir si je souhaite me tromper ou pas ne se pose pas...
Comme disait Morrisson dans "The End", il va falloir "chevaucher le serpent , jusqu'au lac ancien, le long serpent, qui fait des kilomètres de long..." Je l'avais dit un jour ici, la vie c'est comme un cheval.
Quand cela arrivera-t-il? Aucune idée. Les forces révolutionnaires et communistes pourront-elles s'imposer? Se feront elles trahir, comme pour la Commune, par de soi disant alliés et défenseurs? Ce soubresaut, ce craquement de l'Histoire, sera-t-il assez vigoureux pour imposer des changements radicaux? Aucune idée non plus.
Ce que je sais, ce que je pense, aussi, profondément, c'est que, dans cette attente, nous ne sommes pas (encore) assez nombreux ni assez organisés pour nous permettre le luxe de nous déchirer violemment et stupidement, sur des questions qui, au fond, n'ont pour nous, travailleurs, exploités, aucun intérêt ni immédiat ni à moyen terme, comme la création de tel ou tel "nouveau parti de gauche", ou les enjeux opportunistes et partisans des élections au Parlement de l'Union européenne.
Ce qui sous tend ma prise de position ce n'est pas un discours du type "élections pièges à cons".
Ce qui sous tend ma position, c'est le ras-le bol de la médiocrité générale que je trouve aux empoignades partisanes des différents partis qui se trouvent à la gauche du PS (soi disant); ce que je trouve dramatique, c'est que ces partis là nous divisent, divisent la classe ouvrière jusque que dans SES SYNDICATS (et notamment, pourquoi ne pas la nommer, la CGT) non pas pour de bonnes raisons, non pas sur des confrontations de projets politiques, mais pour des RAISONS DE MERDE, à savoir décrocher la timbale électorale à un Parlement croupion d'une Union Européenne profondément et radicalement INTRANSFORMABLE car capitaliste jusqu'à la moelle!
Je ne vois plus de parti communiste - je ne vois que des partis petits bourgeois, à la rigueur qui tentent d'être socio-démocrates, qui essaient de masquer parfois très habilement, par certains subterfuges, leurs renoncements, leurs changements d'orientation, leurs petits arrangements avec la réalité, et , en règle générale, de diverses manières, leur compromission avec le système et les institutions de ce système...
Je ne vois donc pas pourquoi moi , en tant que prolétaire , exploitée, militante communiste, syndicaliste, citoyenne, mère ...je participerai à cette grande entreprise qui n'aboutit au fond qu'à apporter de l'eau au moulin conservateur alors que nous devons être audacieux, unis, et créer les conditions de notre monde nouveau....
Il n'y aura pour moi ni NPA ni PCF ni PDG ni POI ni LO ni rien d'institutionnel et de sérieux. Les élections au Parlement de l'UE ne m'intéressent pas, pas à un autre titre, en tout cas, qu'une curiosité politique qui révèle encore davantage cette pourriture dont je parlais plus haut et qui montre l'étendue du désert idéologique dans le quel nous essayons de bâtir nos luttes.
Je dirais un dernier mot sur le fait que je refuse aussi (et je pense que je ne suis pas la seule) de voir "ma " CGT (en "haut" comme "en bas" - car y aurait-il un "en haut" s'il n'y avait pas aussi cet "en bas"?) se transformer en champ de bataille ou servir à ces règlements de compte opportunistes entre partis.
Je refuse que les luttes des travailleurs, donc, à une petite échelle, mes luttes aussi, servent de manne électorale à des gens qui sont à mille lieues de nos vies, réelles, de ce que nous vivons et qui n'ont pas d'autre projet politique à nous proposer que la gestion, même différente, même alternative, du capitalisme.
Camarades, ne nous déchirons pas sur des questions de si piètre importance POUR NOUS. Tout cela participe de la bourgeoisie, de sa défense, de son renouveau, tout cela sert le capitalisme et les capitalistes au fond. Non pas nécessairement par volonté mauvaise, trahison concertée, ou déterminée consciemment (je ne ferai pas de procès d'intention) mais parce que le capitalisme est à un stade où, comme dans un film dont j'ai oublié le nom, ce que nous voulons détruire se nourrit des forces que nous mettons à le détruire et les retourne contre nous pour nous diviser et nous abattre.
C'est que notre méthode, notre stratégie, nos réponses ne conviennent plus à ce que nous devons affronter.
Il en faut d'autres. Il faut considérer les choses autrement.
C'est qu'il faut travailler à autre chose (ce qui ne signifie pas, pour un marxiste, repartir de "rien", sombrer dans la "crise de foi" ou l'utopie complète, mais au contraire, envisager que tiens, peut être, ce stylo qu'autrefois j'utilisais pour écrire, je peux en faire une sarbacane puisque j'ai besoin, non plus d'un stylo, mais d'une sarbacane...) - travail que font, actuellement, je pense, les capitalistes, et notamment Sarkozy.
Sarkozy dont j'aimerais juste ici dire un mot, après son discours à Saint Quentin hier, Sarkozy de plus en plus "mouvementiste", et révolutionnaire, au fond, en tout cas , plus qu'aucun des leaders de gauche.
Comme il est viscéralement et profondément de droite, et capitaliste, cependant, ces éléments de son action politique, pour moi, sont une preuve supplémentaire de sa nature profondément néo-fasciste. Au point que j'en viens à me demander si "par hasard", au fond, le personnage historique qui l'inspire ne serait pas Mussolini, plus que quiconque... (auquel cas, mes amis,on risque de ne pas rigoler tous les jours, et ce n'est pas une élection qui le fera ne serait ce que courber) .
Alors...
"Aux armes!" comme dit la chanson.
Prolétaires, exploités, tous , citoyens, bannis, exclus, culs-de-jatte, bigleux, tordus, moches, mais aussi les beaux, les gentils, les parfaits, tous et toutes contre l'exploitation, le capitalisme qui nous mord, nous rend cons, nous défigure, nous déshumanise....
Aux armes idéologiques, aux armes organisationnelles. Revenons aux sources!
Debout, abandonnons nos vieux oripeaux, mettons l'armure, et battons nous ensemble contre notre véritable ennemi, contre ses troupes.
Que celles et ceux qui ne veulent pas participer aux batailles inutiles puissent panser les plaies des camarades qui auront fait d'autres choix; que nos frères qui pensent sincèrement qu'il faut participer encore à ce cirque le fassent, sans tenir rigueur aux autres de penser différemment.
Notre réalité n'est pas celle là, nos luttes ne sont pas celles là, notre union n'est pas "électorale".
Voilà ce que moi je crois (oui j'ai écrit CROIRE). Du fond de mes tripes, tout mon corps me crie qu'actuellement, sur ces sentiers balisés, nous sommes dans l'erreur, que nosu allons à l'abattoir et qu'il faut en sortir.
Battons-nous, donc. Ensuite, nous pourrons enfin nous aimer, "chanter et puis rire".
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"This is the end - Voici la fin
Beautiful friend - belle amie
This is the end - voici la fin
My only friend, the end - ma seule amie, la fin
Of our elaborate plans, the end - (la fin) de nos plans élaborés
Of everything that stands, the end - (la fin) de tout ce qui se tient, la fin
No safety or surprise, the end - pas de sécurité ni de surprise, la fin
I'll never look into your eyes...again - je ne te regarderai plus dans les yeux
Can you picture what will be - peux tu imaginer ce que cela va être
So limitless and free - sans limite et libres
Desperately in need...of some...stranger's hand - ayant désespérément besoin d'une main étarngère
In a...desperate land - dans un pays désespéré..."

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