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Le papa de Nestor

Publié le 25 mars 2009 par Fuligineuse

En mars 2009, un centenaire passé quelque peu inaperçu, celui de Léo Malet, né le 7 mars 1909 (et mort en 1996). Léo Malet est pour la postérité l’immortel créateur d’un personnage familier de nos petits écrans, le détective Nestor Burma… Mais c’était aussi un auteur inclassable, surréaliste, anarchiste, joyeusement pessimiste (il n’y a qu’à voir certains de ses titres).

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Léo Malet est né à Montpellier dans le quartier de Celleneuve en 1909, où il est élevé par son grand-père, tonnelier de son état, qui l’initie au socialisme de Jean Jaurès et à la littérature de Victor Hugo, Maurice Leblanc et Alexandre Dumas. Autodidacte, il commence comme chansonnier à Montmartre en 1925 – notamment au cabaret de La Vache enragée. Il effectue ensuite différents petits boulots : employé de bureau, manœuvre, journaliste occasionnel (En dehors, L'insurgé, Journal de l'Homme aux Sandales, la Revue Anarchiste, etc.), « nègre », gérant de magasin de mode, figurant de cinéma, crieur de journaux, emballeur (chez Hachette). Il parodie la littérature policière anglo-saxonne sous de multiples pseudonymes : Frank Harding, Léo Latimer...


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Il écrit aussi de la poésie. André Breton le fait entrer dans le groupe surréaliste (auquel il appartiendra de 1930 à 1949) et l’encourage à publier ses poèmes (Ne pas voir plus loin que le bout de son sexe, 1936 ; J’Arbre comme cadavre, 1937 ; Hurle à la vie, 1940). Il milite brièvement avec Benjamin Péret au parti trotskyste POI ( parti ouvrier internationaliste ) de 1936 à 1939.


C’est en 1942 qu'il se met pour de bon au roman policier avec 120, rue de la Gare, mettant en scène un détective dont on allait reparler : Nestor Burma. Dans la série, commencée en 1954, des Nouveaux Mystères de Paris, où chaque énigme a pour décor un arrondissement de la capitale, Malet se montre un peintre remarquable de la ville, de son atmosphère et de ses secrets...

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BD de Youssef Daoudi et Philippe Bonifay
d’après La Trilogie noire de Léo Malet


Voici, selon Malet lui-même, comment est né l'homme qui accoucha Paris de son univers sordide et secret : « Ce personnage avait déjà un nom : Burma. Je le voyais apparaître dans le silence nocturne. Un homme de la nuit tarit soit peu onirique. Il fallait le doter d'un prénom. Sans hésiter, mon choix se porta sur Nestor, j'ignore pourquoi. Nestor Burma, cela claquait et faisait un tantinet baraque foraine. On me l'a reproché, mais j'aime les baraques foraines et leurs ‘peintures idiotes’, comme disait Arthur Rimbaud. J'en ai fait un détective privé pour la commodité. Je voulais un type libre (un peu dans mon genre, sans attache ni lien d'aucune sorte). Le journaliste attaché à une rédaction ne l'est pas, l'inspecteur de police qui dépend d'une administration non plus. Il fallait quelqu'un qui réagisse un peu comme moi devant certains événements. Non pour lancer des messages, mais simplement parce que cela me facilitait le boulot. Alors, va pour Nestor Burma, détective de choc ! »

On peut lire ici un entretien avec Léo Malet.

Fuligineuse

Sources Rue des Livres et aussi un site dédié

Sources images : portrait et couverture


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