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Je veux et j'exige

Publié le 25 mars 2009 par Olivier57

Révolte des salariés et abus de parachutes dorés font les manchettes des journaux.

Il est indéniable qu'il n'est pas acceptable que des dirigeants ayant largement échoué se voient remerciés par de gros chèques, et il serait judicieux que le parachute, négocié à l'entrée en fonction soit adossé à des objectifs de résultats très concrets. Il est également indéniable que les salariés doivent être protégés des licenciements abusifs. Et après ? Une fois que l'on a entériné ce lieu commun, que fait-on ?

Maintenant, faisons-nous donc l'avocat du diable, si bien nommé puisque c'est toujours ainsi que le patronat est majoritairement considéré dans notre pays.

Dans un monde où l'on peut installer ses usines, ses laboratoires, ses centres de recherche n'importe où, ne faut-il finalement pas être masochiste pour s'installer dans une contrée :

- où l'on vous vilipende lorsque vous gagnez de l'argent,

- où l'on vous vilipende lorsque vous perdez de l'argent, et ce même si vous avez payé des millions en impôts et charges pendant de nombreuses années,

- où le sens commun semble trouver normal de payer des gens à ne rien faire lorsque l'on fait des bénéfices mais vous clouera au pilori si vos résultats sont mauvais, vous contraignant à licencier,

- où l'on pratique une économie dite libérale mais où des politiques démagogues demande la saisie de vos bénéfices, fond des promesses qu'ils sont incapables de tenir et vous jette au ban de la société par pur esprit électoraliste,

- où l'on bloque les usines que vous voulez délocalisez, où l'on jette des oeufs à vos dirigeants lorsqu'on ne les prend pas en otage...

- où l'on croit encore être les seuls sur Terre à pouvoir répondre au mieux aux besoins des entreprises...

Une contrée où l'on trouve normal de bénéficier de toutes les protections sociales sans trop se préoccuper de ceux, sans généraliser mais sans éluder non plus, qui bénéficient tranquillement du chômage pour travailler au noir ou ne pas travailler du tout, qui complètent leurs congés payés de congés maladies abusifs ... au seul prétexte du "j'y ai droit", alourdissant ainsi les charges toujours plus conséquentes que payent les mêmes entreprises ?

Un pays où l'on pense naïvement que les entreprises sont créées avec le seul et unique but de donner du travail et jamais pour gagner de l'argent ?

En un mot, un pays où l'on propose le même travail qu'ailleurs, mais en exigeant beaucoup plus ?

Franchement, lorsque vous faites vos achats, est-ce qu'il vous arrive souvent de choisir le plus cher pour le même produit ? Pourquoi alors trouver anormal que les entreprises fassent de même ?

Alors évidemment, il ne s'agit pas de donner raison à l'un ou à l'autre, de prôner le passage sous les fourches caudines d'un patronat inique. Il s'agit plutôt de regretter qu'en face des récriminations, ne soit pas mis plus en avant l'intérêt des entreprises à s'installer en France et la préoccupation de tous les français pour atteindre cet objectif.

Il s'agit de montrer et de justifier, car encore faut-il que ce soit vrai, les compétences des français, leur niveau de qualification, l'adéquation des filières de formation, leur multi-linguisme, leur motivation, leur rigueur, leur créativité, leur faible taux d'absentéisme etc... Diables ou pas diables, reconnaissons que ceux qui créent des emplois sauront voir leur intérêt.

Autrement dit, lorsque l'on veut et que l'on exige, il faut aussi se demander ce que l'on offre en contrepartie, il ne faut pas cracher sur les entrepreneurs, sur ceux qui se sont enrichis à la sueur de leur front, sinon, on risque fort de se retrouver à crier dans le désert, délaissés au profit d'autres cieux plus attractifs.

N'acceptons pas n'importe quoi, mais, pour paraphraser John Fitzegarld Kennedy, ne nous demandons pas uniquement ce que l'Entreprise peut nous apporter mais demandons nous aussi ce que nous allons apporter à l'Entreprise, parce qu'un pays qui n'aime pas ses entreprises est un pays condamné.


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