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Paiement mobile, la nouvelle source de revenus pour les opérateurs télécoms africains (partie 1)

Publié le 25 mars 2009 par Igrec

En Afrique, le taux de bancarisation est de 3,6 % soit le plus faible au monde. Pendant ce temps, le secteur mobile progresse rapidement. A la fin 2008, le continent comptait près de 270 millions d’abonnés au service mobile pour 900 millions d’habitants. Selon l’Union Internationale des télécommunications, le continent connaît le taux de croissance le plus élevé pour le secteur des mobiles. Poussée par la convergence des applications et des services de télécommunications, la technologie permet aujourd’hui de décloisonner les limites entre les différents secteurs. Avec un simple terminal mobile, il est possible de faire converger plusieurs domaines : média, électronique, monétique, services bancaires et financiers…

De ce fait, le mobile et l’Internet doivent être développés en tant que canaux de paiement. Aujourd’hui, le téléphone portable sert à transférer rapidement de l’argent. Il constitue non seulement un moyen plus rapide et sécurisé mais surtout accessible à la grande majorité de la population.

Selon Mohamed Horani, PDG de HPS, une des sociétés leaders dans le domaine de la monétique, « les banques doivent développer davantage les réseaux commerçants de proximité notamment et promouvoir de nouveaux services tels que le paiement de factures des grands opérateurs (distributeurs d’eau et d’électricité, opérateurs télécoms etc.) et le transfert d’argent. » En termes de transfert de fonds, la Banque africaine de Développement (BAD) estime que la diaspora africaine envoie chaque année 17 milliards de dollars dans les pays d’origine. Ce montant dépasserait celui des investissements directs étrangers et celui de l’aide publique au développement. Mais cette somme est malheureusement presque totalement engloutie dans des dépenses de consommation. Le développement d’une offre monétique permettrait de lutter progressivement contre cette culture du cash et d’aider les bénéficiaires de ces fonds à mieux orienter leurs dépenses, à épargner et participer à la création de richesses dans le pays. « En France, par exemple, la carte a été développée grâce aux distributeurs automatiques de billets. Cette commodité d’accès au cash a développé le reflexe d’utilisation de la carte. Progressivement, les porteurs de cartes ont commencé à doser les retraits cash en fonction de leur besoin, favorisant ainsi la croissance de l’épargne », explique Mohamed Horani.

Vodafone s’inspire de sa filiale kényane

Les services bancaires sur mobile représenteront un marché de 5 milliards de dollars d’ici 2012, selon l’Association GSMA qui regroupe 750 opérateurs mobiles dans plus de 200 pays. L’association prévoit 913 millions d’utilisateurs d’ici 2014 contre seulement 20 millions actuellement.

Vodafone vient d’annoncer la création d’une co-entreprise avec la division Global Transaction du groupe Citigroup Corporate and Investment Banking. Cette association donnera naissance à un service international de transaction monétaire via un téléphone mobile de marque Vodafone. ” Ce nouveau service fournira aux expéditeurs et destinataires d’argent un système de transfert monétaire de premier choix qui sera économique, confortable, sécurisé, transparent et facile à utiliser », expliquent les promoteurs de ce projet.

L’opérateur britannique s’est certainement inspiré du franc succès de Safaricom, sa filiale kenyane, pour faire valoir son avance dans ce domaine. Déjà au Kenya, depuis mars 2007, les abonnés de Safaricom, le plus gros opérateur mobile local, peuvent envoyer des fonds par messages texte. Ce système, baptisé M-Pesa, est considéré comme une véritable révolution dans ce pays où près de 80 % de la population ne dispose pas de compte bancaire. Ils peuvent désormais transférer de l’argent à une autre personne en envoyant un SMS ; le destinataire de l’appel peut ensuite aller retirer l’argent dans n’importe quelle boutique de téléphonie mobile du pays. Ce système fournit de l’argent de manière rapide et sécurisée grâce à un code d’accès ; sa simplicité séduit également ceux qui passaient auparavant par une banque. En effet, les opérations effectuées auprès des banques demandent beaucoup de temps en raison des procédures. De plus, les familles sont souvent obligées de se déplacer sur de longues distances pour trouver une banque. Aujourd’hui, près de 2 millions de clients ont souscrit à ce service et le succès qu’il engendre commence à gêner certains. Certaines banques auraient en effet suggéré au Ministre des Finances de procéder à un audit approfondi de l’opérateur en laissant insinuer des prétextes fallacieux, selon lesquels M-Pesa serait basé sur un système pyramidal mettant en danger l’argent des porteurs.

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