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En se promenant dans le Jardin des Plantes

Publié le 25 mars 2009 par Ecosapiens

jardin-des-plantes-paris0030J’ai toujours rêvé d’un livre qui ne dresserait des portraits que d’inconnus cotoyés à peine quelques minutes. On échange quelques mots dans un train, on créé un fort sentiment de sympathie au détour d’une rue. On se dit que celui ou celle-ci aurait pu être l’alter ego de toujours. Mais on sait aussi que cette rencontre s’évanouira dans le temps qui vient. On accroche sur un papier, éventuellement, une adresse ou un numéro, se promettant d’écrire une lettre dès que possible.

Et on n’écrit jamais.

Je ne vais pas ici établir ma propre liste ici car chacun de ces portraits nous emmènerait loin. Ce livre rêvé, c’est à chacun de l’écrire. Comme tout ceci serait bien plus beau que les liens virtuels des réseaux sociaux où les amis d’antan redeviennent inexorablement des inconnus.

Bref. Voici la dernière rencontre en date. Ce dimanche, arpentant le Jardin des Plantes, un vieillard en manteau long et usé, aux gants de cuir, au nez égratignée et arborant comme couvre-chef une sorte de bob en velours, m’accoste par un mot d’esprit.

Et Dieu créa l’homme à son image” me dit le vieux alors que j’observais un panneau imagé représentant des méduses.

Médusé je le suis à mon tour. Malgré ses apparences de SDF et son accent roumain prononcé, une parfaite élocution et un oeil malicieux me font comprendre que le quidam n’est pas né de la dernière pluie. Je ne sais pas pourquoi, mais cela se sent dans le regard.

Je tente à mon tour un mot d’esprit pour montrer que j’ai de la répartie mais c’est plutôt raté. A partir de là, j’ignore comment, mais nous nous retrouvons à parler de Konrad Lorenz, du coucou des champs, des étudiants prétentieux, de la décadence culturelle en France, des services secrets, de la lucidité bienveillant à ne pas faire d’enfants etc.

Il a un discours volontairement provocateur et misanthrope. Mais son air matois trahit qu’au fond, il prend tout cela comme un jeu. Irrémédiablement, vu l’âge, le pays d’origine et le cynisme je me dis que c’est peut-être un poète égaré, ami du philosophe incisif Emile Cioran que je lisais dans ma jeunesse.

Bingo. Ce type habillé comme une épave était un ami de Cioran avec lequel il partageait quelques marches dans le même parc. Au final, un peu comme dans un jeu de devinettes, je li extirpe le nom d’un de ces ouvrages pour retrouver sa trace ultérieurement.

Désormais, je sais que si je veux retrouver ce drôle de personnage j’aurais le choix entre Wikipedia et le Jardin des Plantes.

Mais pour dénicher les écrits de Denis Buican (tel est son nom) il va falloir vider toutes les librairies !

Aucun lien avec eco-SAPIENS ou l’éco-consommation me direz-vous ! Pourtant il y en a (au moins) un.
Quand on voit la bibliographie de drôle de type, on peut au moins saluer l’éclectisme et la volonté d’approfondir chaque sujet pour y fonder une certaine cohérence. De la biologie à la psychiatrie en passant par le système éducatif, en rajoutant une bonne dose d’écrits poétiques pour lier tout cela, on peut parler de saine curiosité.

Quand on me demande “c’est quoi être eco-SAPIENS” j’aime à répondre que c’est se poser des questions. Pas pour se prendre la tête et rester bloqué. Mais pour avancer… comme dans un jeu de l’oie.

L’éco-consommation, c’est ré-interroger ce que nous consommons tous les jours. Il y a de l’écologie bien sûr, et donc un peu de science. Il y a du social, du rapport humain. Et il y a surtout des histoires. Il y a enfin des pratiques, ce sont les usages. Ceux-ci sont tout autant à placer dans une perspective pratique que symbolique.

Ainsi la chasse d’eau est une drôle de manière de souiller quotidiennement des litres d’eau potable pour expédier tout cela à des usines qui n’ont aucune raison d’exister sinon ce drôle de comportement.


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