Dominique de Villepin enfin libéré du "complexe du Prince de Galles"

L'ancien Premier Ministre devrait s'expliquer très prochainement par voie d'une conférence de presse sur les grands sujets internationaux. Dominique de Villepin bénéficie en ce moment d'un double contexte positif. D'une part, le bilan réhabilité du Président Chirac qui peut maintenant compter sur une popularité reconstituée qui, de façon au moins collatérale, ne peut que profiter à son ancien Premier Ministre qui fut un exemple de loyauté dans les moments les plus délicats. D'autre part, et pour la première fois à ce point, Dominique de Villepin peut s'occuper de son propre cursus sans considérer qu'il placerait en difficulté le Président Chirac. Or, c'est cette considération qui a considérablement pesé dans certaines circonstances particulières à l'exemple du CPE. Sur le fond, il incarne une droite actuellement "orpheline". La crise économique impose un retour d'Etat auprès d'un pouvoir foncièrement libéral à l'exemple des thèmes forts de la campagne 2007. C'est une droite qui croit à son apport culturel international comme équilibre à l'écart du nouveau gendarme du monde que sont les Etats-Unis. Enfin, Dominique de Villepin symbolise une dimension conceptuelle qui actuellement fait l'objet de nombreuses remarques sur certaines failles d'ancrages des arbitrages présidentiels. Dans une époque où l'opinion cultive son infidélité électorale comme preuve de maturité intellectuelle et d'autonomie revendiquée, elle va offrir des "retours accélérés" comme le fait l'opinion Américaine si souvent. Dominique de Villepin s'inscrira-t-il comme l'un des premiers "come back kids" du paysage politique Français ? La question est désormais posée avec une acuité sans cesse accrue. Il a toutes les raisons d'être enfin libéré du "complexe du Prince de Galles", savoir que l'on est prêt pour assumer les plus hautes fonctions mais pas au prix de pousser dehors l'actuel titulaire quand des liens historiques ou affectifs existent.