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Ali MacGraw ou un labrador ?

Publié le 03 mars 2009 par Exnight
Pour commencer, attention, je vais dévoiler la fin du film MARLEY ET MOI dans ce post, donc, si vous ne voulez pas savoir, n'allez pas plus loin... Mais personnellement, je connaissais la fin et ça ne m'a rien gâché. Alors, c'est comme vous le sentez...
Si vous n'avez jamais pleuré au cinéma, vous êtes soit un menteur, soit un sans-coeur. Si vous avez pleuré en voyant Mariah Carey dans GLITTER, ça compte aussi !
C'est vrai que quand vous êtes un mec, un vrai de vrai, tatoué et tout, ça peut être un peu la honte. Mais je suis convaincu que tout le monde a son point faible : quel boxeur n'a pas pleuré devant ROCKY ? Quel Jacky n'a pas pleuré devant FAST & FURIOUS ?
Et puis, il y a les films universels qui peuvent potentiellement mettre en larme tout le monde. Parmi eux, la plus grande histoire d'amour dans l'Histoire des histoires d'amour. J'ai nommé LOVE STORY.
Si vous avez déjà été amoureux au moins une fois dans votre vie (ce qui est à peu près le cas de tout être humain, non ?), il paraît impossible que vous puissiez résister à cette fameuse dernière scène dans laquelle Oliver s'allonge en pleurs auprès de sa femme Jenny en train de mourir sur son lit d'hôpital. Ca m'a fait pleurer. Ca a fait pleurer des millions de gens à travers le monde depuis près de 40 ans. Ca vous a donc fait pleurer (mais si, avouez-le !).
Et parmi ces films potentiellement "universels", il y a MARLEY ET MOI. Vous savez le film avec Owen Wilson, Jennifer Aniston et un labrador (le 4 mars prochain au ciné). A priori, vous vous disiez sûrement que ce serait une comédie familiale sur les déboires d'un couple comme les autres avec "le pire chien du monde" (comme on peut l'entendre dans la bande-annonce). PAS DU TOUT (OU PRESQUE) !
C'est vrai que MARLEY ET MOI a ses moments d'humour. Mais le coeur du film de David Frankel (LE DIABLE S'HABILLE EN PRADA) n'est pas là. Il se trouve dans votre vie, oui, la votre : votre premier job, la fille (ou le garçon) que vous épousez, votre premier appart, vos amis, vos premier enfant, votre deuxième enfant, votre première maison, votre nouveau job, vos nouveaux enfants, vos nouveaux amis etc. etc.... Et bien sûr, votre chien (ou chat d'ailleurs).
Et c'est là que MARLEY ET MOI devient une machine lacrymale haute performance. Votre vie, banale, monotone, sans grand intérêt, devient le sujet d'un film hollywoodien. D'ailleurs, rapellez-vous, LOVE STORY, c'était pareil : l'histoire somme-toute ultra classique d'un couple qui se rencontre à la fac, s'installe ensemble, trouvent un boulot, se heurte à des parents inquiets etc. Un amour très banal qui s'interrompt par la mort de Jenny.
MARLEY ET MOI a donc cette même banalité, banalité elle-aussi interrompue par la mort de son représentant "central". Oui, vous l'avez compris : le chien meurt !
Évidemment, d'un côté, on peut se dire - à priori - que ce n'est qu'un chien, que l'on va pas en faire un drame. Dans LOVE STORY, Oliver perd l'Amour de sa vie, la moitié de lui-même : ça, c'est triste !
Et d'un autre côté, on peut également "faire l'expérience" : aller voir MARLEY ET MOI. En franchissant le seuil de la salle, je savais comment le film se terminait. J'étais donc décidé à la jouer cynique et blasé, bien décidé à pas me laisser attendrir par de bonnes vieilles recettes sentimentales hollywoodiennes.
Je m'étais bien surestimé. J'avais notamment oublié que le cynisme n'avait jamais vraiment été mon truc. J'avais surtout oublié que je m'étais fait avoir de la même façon quelques années auparavant en chopant par hasard le film MON CHIEN SKIP sur Canal+. Une histoire assez similaire, une fin assez similaire (quoiqu'un peu moins grandiloquente) et, sans m'y attendre, en ce dimanche après-midi pluvieux, je m'étais complètement effondré...
Je vais éviter de faire de la psychologie à deux balles. Ce serait forcément très foireux. Difficile donc de savoir à quoi étaient du ces larmes. J'ai tout autant de mal à comprendre pourquoi je pleure devant LOVE STORY. J'en entend déjà penser tout fort que c'est parce que je suis une fillette. Peut-être. Et alors ?
C'est vrai que j'ai eu plusieurs chiens dans ma vie. C'est vrai que je les ai tous perdus. Mais franchement, ça ne m'a jamais traumatisé... Est-ce que ce serait cette banalité dont je parlais plus haut, le fait que l'on arrive facilement à s'identifier aux personnages ? J'en sais rien...
Mais c'est peut-être mieux de ne pas savoir... C'est peut-être ça la vraie beauté du cinéma...

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