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D'autres vies que la mienne

Publié le 26 mars 2009 par Didier Vincent

L'adversaire m'avait déjà bien accroché, l'histoire vraie de jean Claude Romand qui, durant dix-huit ans s'était inventé une vie.

D'autres vies que la mienne, d'Emmanuel Carrère, aura duré deux jours entre mes mains. Cette succession d'évènements indigestes, basés également sur des faits réels pose la question du plaisir du lecteur face à une œuvre littéraire qui patauge si crument dans la souffrance et dans la mort.

Deux destins : celui d'une enfant engloutie par le tsunami et celui d'une jeune femme emportée par plusieurs cancers successifs. On est glacé sans cesse par la précarité de nos vies. Le livre refermé, on fait attention à soi et à son entourage.

L'écriture est sobre, concise. On se prend, justement, à éprouver du plaisir à lire la misère.

C'est l'essence même de la littérature, me direz-vous, que de caresser la plaie du monde avec le style. La mort en ce jardin est d'écriture. Je m'en veux pas mal d'avoir dévoré ces destins que la vie a engloutis. Nul message d'espoir, sinon, l'oubli. Le travail du temps, qui efface les apparences sous le renouvellement du quotidien. Du moins, aux yeux des autres...


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