Coupable d'irresponsabilité

Les journalistes, les hommes politiques et les professionnels de l'humanisme ont sorti leur bonne conscience et leurs mouchoirs : défendons le préservatifs.

Durex et Manix peuvent être rassurés. Les laboratoires pharmaceutiques aussi.
S'ils avaient eu peur de l'appel de Benoît XVI à la gratuité des soins pour les malades africains, ils peuvent continuer leur petit business sereinement. Car au pays de la leçon de morale ciblée, l'argent des profiteurs
continue à avoir une bonne odeur. Crier au scandale oui, monter sur un podium avec un ruban rouge oui, mais réfléchir à la gratuité des soins non. Vous n'y pensez pas. Comment vont-ils mettre des capotes sur leurs décapotables?

En Occident, nous avons notre manière de voir et nous considérons surtout que nous n'avons aucune raison d'évoluer. Faire des efforts, réfléchir à notre comportement, changer, ce n'est pas dans nos moeurs. Nous voulons bien croire en Dieu mais uniquement s'il trouve que nous sommes cools.
Tester plusieurs femmes avant de nous marier, c'est cool. Spéculer en bourse, c'est cool. Boire à outrance avec ses potes, c'est cool. Et si ce n'est pas cool, c'est au moins justifiable par une société qui évolue. Par le XXe siècle, le XXIe siècle, le rallongement de la vie. Par des excuses bidons.
Bref, Dieu je crois en toi mais ne me demande rien.

En Afrique, certains pays comme l'Ouganda ou le Botswana ont essayé quant à eux de réfléchir à une méthode de lutte contre le SIDA éducative. Cela s'appelle la stratégie ABC : abstain, be faithful, condomise. En français dans le texte, ça donne : abstiens-toi avant le mariage, sois fidèle ensuite et si tu n'y arrives pas, mets une capote.

Etrangement, cela donne des boutons aux occidentaux libertaires coupables d'irresponsabilité égoïste.
Mais finalement, c'est comme toutes les nouveautés, il faut le temps de s'y habituer. "L'essayer, c'est l'adopter", dit la pub.

Et si pendant un an, nous essayions d'être responsables, de regarder vers Dieu et de lui demander si notre route est bonne, d'écouter en nous notre désir d'Homme, alors le monde ne changerait-il pas?