On adjuge bien les chevaux (fiscaux) !

On adjuge bien les chevaux (fiscaux) !

Pour une voiture moins chère, essayez donc les enchères. Aux Entrepôts 222, à Saint-Jeannet près de Nice, les affaires n’ont jamais si bien fonctionné que depuis le début de la crise.

Micro fixé à la bouche. Marteau en main. Le show commence à 13h30. Pile. « Une familiale rouge, 80 000 kilomètres, modèle tdi 2002. Mise à prix 1000 euros. C’est parti  ! » Le débit est rapide, la salle pleine à craquer, les premières mains se lèvent. « 1100 à ma gauche. 1200 pour monsieur devant… 1500 au deuxième rang… 2000 au fond de la salle… Qui dit mieux que 2000 ? 2100 là-bas… Attention c’est une affaire ! 2100 une fois, 2100 deux fois. 2100 j’adjuge ! Pour monsieur, au troisième rang »

Monsieur, cette fois, c’est Didier. Père de famille et nouveau propriétaire d’un monospace pour 2100 euros qu’il vient d’acheter aux enchères des Entrepôts 222, à Saint-Jeannet. Et même avec 15% de frais, cela reste une affaire. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est là. « J’étais déjà venu une fois, repérer, cette fois je me suis lancé. Et voilà. A ce prix là, cela défie toute concurrence ». Lui se dirige vers la caisse. Dans la salle, les ventes continuent à un rythme impressionnant : une voiture adjugée par minute, 250 écoulées dans l’après-midi.

Et beaucoup d’acquéreurs potentiels.  Entre 300 et 400 personnes massées dans le hangar. Depuis trois mois, l’affluence croît chaque vendredi. En France, les ventes de voitures sont en chute libre, ici on se frotte les mains. Jean-Marc Charvet, directeur de la société Car-Enchères, appelle cela l’effet d’aubaine de la crise. « Les français recherchent tous des solutions alternatives, le truc pour acheter un produit moins cher. Ici, ils ont le choix ».

Rien ne se perd…tout se revend

Sur le parking, plusieurs dizaines de véhicules attendent un nouveau propriétaire. Toutes sortes de modèles ou de cylindrées. Fiat Panda, 4×4 BMW, Renault Scénic, Skoda, Mercedes, décapotable, fourgonnette ou break. Absolument de tout. Des véhicules d’origines diverses : flottes constructeurs, fins de leasing, voitures saisies quand les crédits ne sont plus honorés… Certaines administrations revendent même leurs voitures par ce biais. Ici, on peut acheter une camionnette jaune de la Poste, ou une bleue, venue de chez EDF. Bref rien ne se perd, tout se revend !

« On ne cache rien : chaque voiture a sa fiche d’identité » poursuit Jean-Marc Charvet. « L’âge, le kilométrage, le contrôle technique. Les véhicules sont tous exposés, le client vient visiter le matin, il peut même démarrer pour écouter le moteur. Mais il ne peut pas rouler avec, c’est la seule contrainte ». S’il est intéressé, l’acheteur revient alors pour la vente, à lui de décider jusqu’où placer son enchère. « Mais attention, les véhicules sont vendus en l’état, une fois acquis, il n’y a plus de contestation possible ». Mieux vaut donc être sûr de son coup.

50% sous l’argus

Et le plus souvent, c’est « la » bonne affaire. Le commissaire-priseur adjuge quelquefois 50% sous la côte argus. « De toute manière, c’est le public qui définit son prix , si le véhicule est trop cher au départ, personne ne l’achètera ».

Dans la clientèle, 70% de particuliers, 30% de professionnels. Certains par exemple viennent remplacer un outil de travail. Aujourd’hui, beaucoup de banques limitent les crédits aux entrepreneurs en situation délicate. Aux enchères, ces artisans peuvent acheter un véhicule rapidement… et continuer à travailler.

Avec le temps, la société a même amélioré le service : elle propose désormais un contrat de maintenance (en supplément) pour les acquéreurs qui le souhaiteraient. Car-Enchères a un contrat avec un garage local qui assure le service. Outre Saint-Jeannet, la société a deux autres points de vente en France : Lyon, et Strasbourg. Avec 700 véhicules proposés chaque semaine au public, c’est l’un des leaders français d’un marché en pleine croissance.

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