En quelques décennies, l’ordinateur est devenu le plus fidèle compagnon du travailleur occidental. Mais, quand le travailleur s’arrête, l’ordinateur, lui, reste bien souvent en veille. Nuit et week-end, dans la solitude des bureaux vides.
La compagnie 1E, qui commercialise des solutions logicielles pour éteindre automatiquement les machines, s’est intéressée au problème. En partenariat avec Alliance to save energy, 1E a estimé le coût de ces heures où les ordinateurs restent inutilement allumés. Leurs résultats sont publiés dans le rapport 2009 PC energy report, téléchargeable ici.
Dans les trois pays étudiés, la facture électrique et écologique est salée. 2,8 milliards de dollars seront gaspillés en 2009 aux Etats-Unis, 300 millions de livres au Royaume-Uni et 918 millions d’euros en Allemagne. Ce à quoi il faut ajouter les millions de tonnes de CO2 émises pour produire cette énergie.
Comment sont-ils parvenus à ces chiffres ?
Aux Etats-Unis, par exemple, 108 millions de personnes utilisent un ordinateur pour leur travail. 1E considère, étude à l’appui, que 50 % d’entre eux ne l’éteignent pas en quittant le bureau. Une nuit correspond à 14,5 heures et un week-end à 48 heures. Un ordinateur non éteint soir et week-end fonctionne donc 6266 heures par an inutilement (14,5×5x52 + 48×52). En moyenne, un ordinateur a une puissance de 84 watts. Le prix d’un kW.h est de 0,1 $.
6266 x 54 000 000 x 0,084 x 0,1 ≈ 2 800 000 000 = 2,8 milliards de dollars !
(le détail des calculs et les sources des données utilisées sont reproduits en annexe des trois versions du rapport).
Vendeur de logiciels pour éteindre automatiquement et proprement les ordinateurs, 1E a un intérêt certain à publier de telles données. Faire miroiter de substantielles économies d’argent aux patrons, en ces temps économiquement troublés, est une stratégie qui a bien des chances de s’avérer payante.
Mais les temps sont aussi écologiquement troublés. Et ça ne fera aucun mal à la planète puisque l’énergie la plus propre restera toujours celle que l’on ne consomme pas.
En parlant d’économie d’énergie, demain samedi, aura lieu l’Earth hour. Un black-out volontaire d’une heure. Ce happening écologique est un symbole fort – qui peut s’avérer contre-productif – mais qui n’a qu’un impact limité par rapport à la mise hors tension des ordinateurs quand on ne s’en sert pas.
Photo : Joan Fabrégat