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Après l’émerveillement, le retour aux réalités américaines..
Publié le 26 novembre 2008 par UsoutlookIntitulée « Quel partenariat stratégique avec les Etats-Unis après l’élection présidentielle », la conférence organisée par la fondation pour la recherche stratégique (FRS), le mardi 25 novembre, a été l’occasion pour l’équipe IE made in USA d’approfondir son sujet préféré en essayant de comprendre, loin de tout le brouhaha médiatique, les véritables changements à venir sur l’échiquier mondial. Politique étrangère, stratégie de puissance et logique d’influence …retour sur une journée d’étude particulièrement intéressante
3 problématiques pour de nombreuses interrogations:
Une nouvelle politique étrangère ?
Quelle politique de défense pour la nouvelle administration ?
Un renouveau des relations transatlantiques ?
Une nouvelle politique étrangère ?
L’arrivée à la présidence américaine d'Obama ne réglera pas tous les problèmes du monde. Malgré les différences, qu’elles soient d’ordre physique ou intellectuel, que l’on peut faire avec son prédécesseur, il est trompeur de penser que l’arrivée du nouveau président va permettre au pays de sortir de deux guerres et d’en éviter une troisième.
La logique « Obamania » laissée aux premiers jours, il convient de raisonner, non plus sous l’effet des émotions et de l’excitation provoquée par l’élection, mais bien à travers la logique qui régente les questions internationales à savoir la logique des intérêts individuelles.
Il est important de souligner que Obama n’a pas été élu sur sa politique étrangère. La crise, que nous connaissons tous aujourd’hui, a été son principal thème de campagne et c’est sur la résolution de cette crise que l’ensemble des américains attendent des réponses. La gestion de celle-ci sera en se sens déterminante pour la suite de la présidence. Le choix de Hillary Clinton au poste de secrétaire d'Etat n’a rien d’innocent, sa forte personnalité mais également le poids de son mari sur la scène internationale semblent pressentir une nouvelle répartition des rôles au sein du gouvernement américain. Obama pourrait recentrer son action sur les questions internes dites « domestiques » et Clinton se verrait confier l’ensemble des affaires de politique extérieur.
Le premier défi qui sera aussi vraisemblablement le premier changement sous la présidence Obama sera de modifier et de restaurer l’image durablement ternie des Etats-Unis. Jamais le pays n’a suscité autant de haine que sous le mandant Bush.
Parmi les leviers d’actions visant à restaurer l’image du pays, on pourra ainsi citer les questions liées au sort des prisonniers de Guantanamo, celles rattachées aux questions climatiques ou encore celles aspirant à revaloriser les différentes institutions internationales comme l’ONU ou l’OTAN. Sans oublier bien évidemment, l’Irak avec le départ effectif des troupes dans 16 mois ou encore la mise en place de négociations responsables avec les dirigeants iraniens.(déjà amorcées par le gouvernement Bush)
Plus largement, les questions du nouveau président en terme de politique étrangère seront multiples :
-Quelle stratégie adoptée vis à vis de l’Iran sachant que les nouvelles élections sont en janvier 2009 ?
-Comment centrer ses efforts de lutte contre le terrorisme en Afghanistan sans tomber dans les travers de la dernière présidence ?
-Comment sortir du bourbier Irakien en s’assurant d’une certaine stabilité politique, économique et surtout sécuritaire ?
-Quelle relation entretenir avec la Russie, sa position vis à vis de la Géorgie ou encore ses divergences sur le programme de missile US
-Quelle position adoptée vis à vis du conflit israélo-palestinien sachant également que les élections israéliennes auront lieu en Févier 2009.
- Comment établir durablement les nouvelles relations entre la Chine et l’Inde, deux puissances aujourd’hui incontournables et parties prenantes dans la majeure partie des décisions futures à l’échelle internationale ?.
- Quelle attitude vis à vis de l’Afrique ?
et enfin quel type de partenariat va-il se créer avec l’Europe ?
Sans répondre à ces interrogations, il semble d’ores et déjà clair que la tâche s’avère immense. Malgré les immenses qualités que l’on reconnaît au nouveau président ; son expérience professionnelle du monde qui est unique parmi ses prédécesseurs(Kenya, Indonésie etc) ou encore l’orientation dans le choix de son équipe( Clinton , Gates etc), il conviendra à celui-ci d’être extrêmement attentif à la gestion des attentes qui ont été suscitées. La maîtrise du facteur temps sera également déterminante. Après la période de crise, s’installera le temps de « l’état de grâce » puis la période dite de montée en puissance ou à l’inverse le temps des désillusion.