Une chronique par TWIN
Faute de temps pour me consacrer pleinement aux rubriques « Le film du mois », je préfère faire fi de toute recherche cohérente par l'établissement d'un bilan mensuel.
« Les rapidos » forment une série de billets qui, à défaut d'envie, de passion ou d'enthousiasme—même devant des œuvres de qualité—cherchent à dresser un bref portrait de quelques films dont les revendications intrinsèques ou le contexte de visionnage et/ou d'écriture n'appellent pas dans l'immédiat un développement subjectif plus conséquent.
Le titre du billet, toujours variable, cherche à donner un sentiment de globalité.
John Rambo **** de Sylvester Stallone
DVD Z2. Le chant de cygne que fut Rocky Balboa n'aura pas menti sur l'acuité des qualités en tant qu'homme-caméra de son auteur, ni sur sa sensibilité. A mi-chemin entre Clint Eastwood et Sam Peckinpah, Stallone s'impose en deux films comme l'un des grands esthètes désabusés américains de notre temps. Ce John Rambo-là n'apporte rien de bien primordial, ne résout aucune intrigue pré-entamée et ne fait que raconter une parenthèse dérisoire sans fil narratif directionnel. Ces prétentions sont plus humbles et sages. Le film est surtout le témoin d'une sauvagerie presque conceptuelle que le personnage-titre cristallise à échelle d'humanité. Une œuvre très dure dont l'aquarelle parsème parfois des aplats d'une naïveté étonnante—mais que je n'ai finalement que peu d'envie de revoir, tant l'initiation fut éprouvante.
Les scènes coupées présentées en suppléments témoignent du travail minutieux de Stallone pour épurer au maximum sa descente aux enfers. La définition du master, plutôt pauvre, sabote relativement l'expérience de visionnage.
Saw V ° de David Hackl
DIVX. La navrante franchise ne parvient même plus à se prendre dans les pièges de ses propres codes, ceux-ci étant pressés jusqu'à plus soif ou simplement annihilés par manque d'inspiration, quand certaines intrigues ne se perdent pas dans des nœuds à la perversité narrative risible ou ne sont pas tressées de façon inintéressante pour l'opus suivant. Le temps de l'intriguant jusqu'au-boutisme du premier film est depuis longtemps révolu.
A la croisée des mondes : la Boussole d'or ° de Philip Pullman
DVD Z2. Une mise en franchise absolument incompréhensible. Rien à faire, impossible de rentrer dans cet univers hermétique, qui d'ailleurs n'appelle jamais à l'enthousiasme par tant d'inintelligibilité. L'ensemble est lesté par des errances de mise en scène passablement catastrophiques et les mignonnets décors et costumes ne sauvent jamais l'entreprise de l'ennui. Un parfait cas d'école pour analyser le concept d'échec diégétique.
Copie précise et riche en couleurs. Suppléments soporifiques.