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Bolloré, un ténor de la Françafrique infréquentable

Publié le 28 mars 2009 par Oldchaps

Paul Biya, le président du Cameroun dont la présidence est entâchée de nombreuses atteintes aux droits de l'Homme a été introduit auprès de Nicolas Sarkozy par Bolloré en octobre 2007. Amnesty international a pointé du doigt dans un rapport accablant fin 2008 les méthodes de Paul Biya.

La françafrique est mise en pratique quotidiennement par les Bolloré-Boys au Cameroun. Rue89 vient juste de faire un article concernant Bolloré, l'ami de Nicolas Sarkozy ,et ses méthodes moyennageuses au Cameroun. Le magazine Interception sur France-Inter va à nouveau pointer du doigt Dimanche 29 mars de 9h10 à 10 h ces pratiques post-coloniales bien utiles financièrement pour le groupe Bolloré.

Le magazine 20Mai.net dressait également en mars 2008 un portrait peu flatteur des conditions de travail des travailleurs Camerounais dans les usines du groupe Français Bolloré.

Un Germinal sous les tropiques se joue là bas

Le groupe Bolloré au travers d'une de sa filiale Belge: Socfinal exploite des individus en état de quasi-esclavage. Albert, un employé de Socfinal s'exprimait en ces termes l'an dernier dans les colonnes de 20Mai.net:

«Une journée ne suffit pas pour décrire nos souffrances». Depuis plusieurs années, il vit en permanence dans la palmeraie. Six jours par semaine, il coupe de lourds régimes de noix de palme. Sans gants pour protéger ses mains : ses paumes ont pris la couleur orange des noix que Socapalm transforme en huile de cuisine. il gagne 22 francs CFA pour un régime de 15 kg. En moyenne, il touche 35 000 francs CFA (environ 53 euros) par mois, ce qui ne lui permet pas de vivre décemment. Il a néanmoins plus de chance que ceux qui coupent les régimes de 10 kg pour 8 francs CFA. «Les retenues sur nos salaires sont courantes. Nous sommes souvent payés en retard voire pas du tout», précise-t-il. Albert n’est pas affilié à la sécurité sociale et n’a pas de couverture médicale. «Beaucoup voudraient partir mais ne le peuvent pas, parce qu’ils n’en ont pas les moyens et parce qu’ils attendent qu’on paie leurs arriérés de salaire».

Nous «Nous vivons comme des animaux» constatait Albert en mars 2008.

Les atteintes aux droits de l'hommes: de l'agitation pour la Socapalm

Le patron de socapalm traitait Albert du doux sobriquet d'agitateur lorsqu'il décrivait ses conditions de vie en mars 2008. 10.000 personnes travaillait l'an dernier pour Socapalm, il a donc été arrêté et la police Camerounaise lui aurait glissé à l'oreille "Si tu continues, on va te tuer". Une grève avait alors éclaté pour protester contre les conditions de travail et contre l'incarcération d'Albert. Les patrons auraient eu alors cette douce phrase: "Qu'ils fassent grève. Quand ils auront faim, ils reviendront travailler".

J'ai hâte de découvrir sans trop me faire d'illusions, dimanche matin, les évolutions du Cameroun depuis l'an dernier. J'y étais cependant en décembre dernier, et j'ai bien peur que la Françafrique de Sarkozy chère à Bolloré ne perpétue un modèle d'exploitation de l'homme vieux comme le monde au travers d'une doctrine néo-libérale dont nous connaissons les limites aujourd'hui.

Je tiens également à préciser, et c'est mon expérience personnelle qui parle, à quel point les Français sont mal vus de la population Camerounaise. La Françafrique explique peut-être cela. Je me suis fait insulter à plusieurs reprises lors de mon voyage en décembre à Douala, merci qui ?




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