Pas vraiment le niveau européen...

On parlait de retour à l'ordinaire, après les joutes du Tournoi, on ne croyait pas si bien dire. La confrontation entre Brive et Bayonne, tout deux postulants à la HCup voire mieux, laissait espérer un duel au sommet. En fait de duel, on a assisté à une rencontre fort moyenne, comme le Top14 nous y a habitués.

On ne remettra pas en cause l'engagement dont ont fait preuve les deux équipes, engagement qui est resté dans les limites de la correction (même si le plaquage cathédrale de David Roumieu sur Steve Thompson aurait peut-être mérité une sanction plus sévère que celle infligée au talonneur bayonnais) mais qui a prévalu sur la qualité du jeu.

Malgré une prestation peu en rapport avec ce qu'on attend d'un candidat à l'Europe, l'Aviron aurait pu l'emporter avec davantage de réussite au pied. On sait que ce secteur constitue le talon d'Achille des hommes de Thierry Mentière et Jean-Philippe Coyola, et cela s'est de nouveau vérifié hier.

De leur côté, les Brivistes n'ont pas vraiment convaincu. Les dirigeants du CABCL affichent humblement leur satisfaction d'être solidement accrochés au wagon européen et n'envisagent pas - officiellement du moins - une place en demi-finale du Top14. Honnêtement, sur ce qu'on a vu hier, une qualification, pour possible qu'elle soit, est semble conditionnée à une série de contreperformances du quatuor du tête. Il y a, de notre point de vue, une différence de niveau. Du moins pour l'instant.

En ce qui concerne la course à la qualification pour la HCup, Brive possède une avance relativement confortable sur ses deux poursuivants basques. Même si les deux prochaines journées seront délicates à gérer pour les coéquipiers d'Anfy Goode (qui recevront Toulouse avant d'aller à Clermont), le calendrier est suffisamment favorable pour leur permettre de valider leur ticket en HCup la saison prochaine. Inutile de préciser que la rencontre à Clermont sera décisive quant à une éventuelle qualification pour les demies.

Chez les poursuivants dans cette course à l'Europe (la vraie, pas la consolante...), Bayonne et Biarritz (qui vient d'atomiser le quasi-relégué Mont-de-Marsan) se retrouveront le week-end prochain pour un derby qui dépassera le strict cadre de la rivalité des frères (ennemis) de la côte basque. Il y a longtemps que les deux clubs n'avaient pas été aussi proches l'un de l'autre en termes de résultats.

Au titre des déceptions de cette 21ème journée, on citera les deux clubs Landais qui se dirigent inexorablement vers la ProD2. Avec tout le respect et l'estime qu'on porte à Thomas Lièvremont, il est difficile de faire porter la responsabilité des neuf échecs de rang de l'US Dax sur les seules épaules arbitrales.

Mont-de-Marsan n'a quant à lui pas pesé lourd face à Biarritz. On aime ces Montois et leur jeu résolument offensif. Quel dommage que l'économie locale ne soit pas en mesure de donner aux Landes un club qui pourrait durablement proposer au Top14 un rugby à l'image de ce département : festif mais aussi travailleur, amoureux du jeu et de ceux qui le pratiquent, humble et fier de ses traditions...

Les revers des clubs Landais fait le bonheur de Castres, Bourgoin et Toulon. Même s'il reste encore suffisamment de points à distribuer pour ne pas parler de maintien, il faut reconnaître qu'on voit mal ces trois clubs descendre en ProD2. Malgré tout, on reste perplexe devant les performances en dents de scie des hommes de Tana Umaga. Sur le papier le potentiel est là, et on l'a entre-aperçu à quelques reprises. Mais on attend toujours une régularité qui s'entête à fuir le collectif rouge-et-noir.

A l'autre bout du classement, l'USAP poursuit sa quête du Graal (dernière conquête, 1955...) en assurant match après match sa qualification pour les demies. Et plus si affinités ?

Evidemment, tous les regards sont tournés vers le Stadium de Toulouse, pour la revanche de la 8ème journée qui avait vu les Toulousains l'emporter au Stade de France. Le rythme imprimé par les poursuivants au classement laisse espérer un combat âpre pour la victoire...