Après “Verlaine et Mathilde”, en 2008, Cette année l’atelier d’histoire urbaine du Rififi aux Batignolles, aborde une terre lointaine : l’Inde, à travers la vie et l’œuvre de Victor Jacquemont.
Une occasion de partager et de découvrir un univers et une personnalité exceptionnelle. Des réunions, programmées régulièrement dans le 17e arrondissement, nous permettront d'avancer sur le projet d'un parcours spectacle ayant pour thème « Jacquemont et l’Inde » Cette manifestation se déroulera au moment des journées du patrimoine, en septembre prochain.
Nous vous invitons à nous rejoindre, pour le découvrir et mieux le connaître, et préparer . Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues.
Programme des réunions et coordonnées très bientôt sur ce blog.
Victor Jacquemont par l'épouse de Prosper Mérimée
Né à Paris le 8 août 1801 et mort à Bombay le 7 novembre 1832 Victor Jacquemont fut un grand voyageur romantique. Fils de Frédéric-François-Wenceslas Jacquemont de Moreau, homme convaincu par les idées des Lumières. Il offrit à son fils de solides études au Lycée Louis le Grand et au Collège de France.Bachelier en 1822, Jacquemont fit des études de médecine, explorant en même temps la géologie et la botanique avec Desfontaine, auteur de l’Herbier du Muséum et professeur de botanique de renom. Après avoir fondé avec ses amis Adrien de Jussieu et Adolphe Brongniart, la Société Naturaliste de Paris, il fit des voyages d'exploration botanique en région parisienne, dans le midi, dans le nord de la France, en Belgique, dans les Cévennes et dans les Alpes. Dans le même temps il fréquentait les salons où il se lia d'amitié avec Stendhal et Prosper Mérimée. Il tomba éperdument amoureux d'Adélaïde Schiassetti, célèbre cantatrice italienne, mais cette passion était sans espoir. En automne 1826, pour oublier cet échec, Victor fit un premier voyage en Amérique du Nord muni de la recommandation du Marquis de La Fayette, un ami proche de la famille.Après New York, il rejoignit son frère Frédéric à Haïti. Il y reçut de Paris la proposition des administrateurs du Jardin des Plantes de devenir étudiant voyageur en Inde. Victor accepta puis regagna Paris pour préparer ce voyage. Il se rendit à Londres, contacta la Compagnie des Indes et obtint facilement les autorisations nécessaires à sa route.
Il embarqua à Brest le 26 août 1828 à bord de La Zélée.
Paeonia alba : La Pivoine découverte par Jacquemont
Victor accosta l'île Bourbon en janvier. Il séjourna chez un riche colon à qui il avait été recommandé par son amie Madame Ramond. Il s'offusqua de la barbarie de l'esclavage qui était pratiquée par la bourgeoisie créole. Un violent cyclone s'abattit sur l'île les 10 et 11 février 1829, engloutissant dans les flots ou brisant sur les côtes plus de vingt navires. La Zélée fut malmené mais resta à flot.
Les réparations terminées, Victor poursuivit sa mission et embarqua pour Pondichéry puis Calcutta où il arriva en mai 1829.
Il parcourut l’Inde pendant plus de trois ans, poussant jusqu’au centre de l’Himalaya. Il rencontra l’empereur Sikh Ranjît Singh (1780-1839) dans sa capitale de Lahore et visita le royaume de Ladakh et Bardhaman.
Très malade, Jacquemont prépara soigneusement l'expédition de son travail au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris.
Hospitalisé à Bombay pour une infection amibienne du foie, il s'éteignit le 7 novembre 1832, à l'âge de 31 ans.
En 1833, des caisses contenant 5800 pièces d’herbier, un catalogue avec une description précise de nombreux échantillons de roches, des animaux naturalisés parvinrent au Muséum. Fidèle à la mémoire de son ami, Prosper Mérimée édita son journal de bord et sa correspondance. Ces publications connurent un grand succès public et rendirent Victor Jacquemont célèbre.
En 1881, La France décida le rapatriement des restes de Victor Jacquemont. Exhumé de Bombay, il repose aujourd’hui dans une crypte de la Galerie de Zoologie du Muséum d’Histoire Naturelle.
Intelligent, plein de curiosité et profondément Humain sont de juste qualificatifs pour évoquer la mémoire de cet homme.