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Le bon, l’évêque et les bandes

Publié le 29 mars 2009 par Dalyna

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Revue de presse du dimanche 29 mars 2009

L’enfant est ici un héros, c’est aussi parfois un délinquant potentiel. Si les actes héroïques sont rares, ceux de délinquance sont légions. Selon les chiffres de Rachida Dati, un délit sur 6 serait commis par un mineur. J’emploie le conditionnel car n’ayant pas plus d’informations sur ces chiffres, on peut supposer qu’ils englobent à la fois le meurtre et le petit carreau pété par un petit rebelle de quartier. Toujours est-il que « le bon sens » pour la Ministre est donc de les enfermer dès 12 ans pour les faits « les plus graves » (Le Parisien du 16 mars, p. 13). Oulalah, ça va en faire des « Faîtes entrer l’accusé », « Enquêtes criminelles », « Secrets d’actualité »… en perspective. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais depuis quelques temps, on ne décompte plus le nombre d’émissions sur les faits divers. Même Morandini s’y est mis. Comme il était un peu au chomdu ces temps-ci, entre ses 3 heures quotidiennes sur Europe 1, son émission tous les soirs sur Direct 8, ses chroniques dans Direct soir, son blog, Télé 7 Jours… il a décidé de surfer un peu plus sur la vague en lançant un-pur-concept-encore-jamais-abordé-sur-le-PAF : « Présumé Innocent ». L’autre jour, alors qu’il faisait son auto-promo dans son émission, il a trouvé une subtilité pour présenter ce programme comme différent des autres : le titre. Bandant, non ?

Quoiqu’il en soit, Morandini a fait une grosse erreur de calcul. Son émission ne risque pas faire long feu. Vous savez pourquoi ? J’ai un scoop pour vous : bientôt la délinquance en France n’existera plus. Oui, parce que selon Le Parisien qui reprend Le Figaro, ça y‘est c’est officiel : on sait exactement combien de membres de « bandes » existent en France : il y en a 2453. C’est pas un truc de fou ? Vous imaginez, on sait à priori qui sont les délinquants potentiels. Moi je dis, maintenant qu’on sait tout à l’avance, ben le Ministère devrait, principe de précaution oblige, nous envoyer la liste des personnes avec leurs noms et adresses, histoire qu’on esquive les endroits trop craignos. Ben ouais, si ça se trouve, votre voisin de palier un peu chelou est en fait un membre de la west coast. En ce moment, dans les médias, ça bande grave sur les bandes. Et pas que sur la bande FN.

Mais ça bande aussi beaucoup sur le préservatif. Ainsi, juste après le Pape, l’évêque d’Orléans n’est pas passé inaperçu cette semaine, avec ses déclarations lumineuses sur France Bleu Orléans, reprises partout (« La taille du virus du sida est infiniment plus fine que celle d’un spermatozoïde »« Le préservatif n’est pas une garantie à 100% contre le sida »). Dans le Parisien du samedi 28 mars, qui propose 2 pages complètes là-dessus, Christine Katlama, professeure de médecine, va jusqu’à dire que ce sont « des propos criminels ». Je veux bien mettre un gros carton rouge à cet évêque qui tient de tels propos, mais pour parler de criminalité, je me dis que les médias, qu’ils le veulent ou non, ont également une belle part de responsabilité. Quand on sait que nous sommes dans une société où, si un fait n’est pas médiatisé, il n’existe pas, n’aurait-il pas fallu taire simplement ces propos ? N’est-ce pas aussi la médiatisation qui donne un poids, une audience, et par ricochet, peut entraîner d’éventuelles conséquences ? Je sais bien qu’il faut vendre du papier, mais il faudrait aussi penser à taire certains secrets d’actualité.


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