Andrew Barton

Il n'y aurait absolument aucun intérêt à ce que je présente de manière traditionnelle les travaux d'Andrew Barton, puisqu'il a lui-même construit une frise chronologique légendée expliquant leur genèse et ses intentions. Il vaut donc probablement mieux cette fois tenter d'énumérer les thèmes abordés, comme au brouillon, en laissant aller et venir les idées.

- L'Homme et ses préoccupations (personnelles, professionnelles). Indices : les bras allongés, les jambes liées, les yeux fermés (les trois évoquant d'ailleurs la figure christique, revenant jusqu'à l'explicite dans son ouvrage) ; la scission récurrente des corps, leur nudité. A noter que les statues les plus abstraites ont toutes le buste plat et les cheveux courts : une universalisation de la pensée à travers l'androgynie peut-être ?

- La Femme, son statut (concept condensé sur le récent Oversupply : le visage bleu royal, la poitrine mise à nue. Du lait coule de son sein droit et des larmes de son oeil gauche—si quelqu'un pouvait m'éclairer sur les symboliques des côtés… la pièce affichée en tête d'article possède d'ailleurs deux mains droites), son apologie. La féminité aussi, dont il discerne clairement l'essence de l'entité.

- La vue  : les yeux de ses sculptures sont souvent fermés—l'aveuglement, mais aussi le plaisir : le nu comme leitmotiv, l'organique ; la provocation graphique (les mécanismes à sperme (les résonnances palingénésiques de One Too Many, Hypotesis et Rejection) ou à sang (Embryo, Pump for more blood, ce dernier plaçant d'ailleurs l'observateur face à ses perversions en l'invitant à interagir).

- La forme : tout chez lui est trop grand, trop long, et vient ainsi s'inscrire dans la pensée féministe omniprésente ici. Propension parfois encombrante à vrai dire car amoindrissant la portée des oeuvres en en alourdissant le sens.

Puisque les prises de notes ne nécessitent pas de conclusion, je vous mets l'image qui m'a poussée à m'intéresser à ce plasticien : A Perfect Cast, mosaïque de la répétition, là encore :

Le portfolio en ligne (linké dans l'introduction) est extrêmement dense et documenté, j'éditerai sans doute l'entrée par la suite et signalerai les ajouts via les commentaires.