"Quelques minutes avant le début de la Messe de 11h, une soixantaine de personnes étaient réunies autour d’une banderole proclamant : « La capote, c’est la vie, l’Eglise l’interdit ». En face, quelques dizaines de jeunes catholiques redisaient, quant à eux, leur amour et leur attachement pour le pape. En sortant de l’archevêché pour se rendre à la basilique, le cardinal Philippe Barbarin a proposé de rencontrer une délégation des manifestants à l’issue de la Messe, convaincu que le dialogue est toujours possible. [1]
Les sept manifestants reçus à l’archevêché ont reconnu l’importance de se rencontrer et ont exprimé le besoin de comprendre la position de l’Eglise en matière de prévention contre le sida. Face à leur demande, le cardinal Barbarin a d’abord écouté leurs positions : l’un d’eux par exemple, homosexuel et catholique, a dit combien son cœur était aujourd’hui déchiré. L’archevêque de Lyon a voulu relire avec eux la phrase du pape en son entier. En effet, trop souvent les médias n’en n’ont pas rapporté l’intégralité, occultant son début : « s’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut pas dépasser le fléau avec la distribution de préservatifs. Au contraire, ils augmentent le problème. »
Le Cardinal les a remerciés d’avoir accepté cette rencontre, précisant : « vous venez m’interroger et vous savez ce que vous allez entendre ». Il a ainsi rappelé que l’Eglise veut être la servante de l’amour humain, par l’éducation, ce qui suppose « une humanisation de la sexualité » comme l’avait indiqué Benoît XVI.
Si le dialogue entre les représentants de ces associations et l’archevêque de Lyon n’a pas levé tous les désaccords, certaines incompréhensions s’estompaient progressivement au fil de la rencontre. Le cardinal a pu expliquer la position de l’Eglise qui présente l’amour humain à la lumière de l’Alliance entre Dieu et les hommes. Il a ajouté aussi : « Si l’on n’est pas d’accord avec le chemin proposé par Dieu, que l’on ne se donne pas la mort et qu’on ne la donne pas aux autres ». Le cardinal a rappelé le caractère premier et non négociable de ce commandement : « Tu ne tueras pas ». Les manifestants sont aussi tombés d’accord pour affirmer le besoin d’éducation en matière sexuelle : il ne suffit pas de distribuer des préservatifs, une véritable démarche éducative est nécessaire.
A l’issue de cet entretien deux propositions de rencontres ont été faites : Les représentants de la manifestation ont invité le cardinal à une formation donnée par l’association « Etudiants contre le sida », qui milite pour une prévention accompagnée et éducative ; d’autre part, un représentant de RCF Lyon Fourvière a proposé une rencontre-débat sur les ondes.
PS : Ce texte a été relu et accepté par les protagonistes de la rencontre".