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Ghost Net

Publié le 30 mars 2009 par Gregory71

Quelque chose nous hante avec Internet, la présence diffuse des anonymes, cette capacité historique d’inscription sans autorité. Il ne faut pas surévaluer la fluidité du réseau, il y a des pouvoirs et des typologies, des autorités et des ordres, mais entendons la sonorité diffuse de tous ces gens. La connexion reste connectée, elle est permanente depuis l’apparition du haut débit. Des données sont échangées sans requête (update de logiciels, etc.). Le flux est là hors de notre intentionnalité. Il y a tous ces gens que nous ne connaissons pas. Ils sont à portée de main, de clic, de curseur, régime d’une vision haptique proprement numérique. Cette multiplicité n’a-t-elle pas toujours eu quelque chose de fantômatique? N’a-t-elle pas toujours fait l’objet d’une conjuration, tout autant appel à un peuple à venir que terreur face au chaos de la foule informe?

Ghost Net serait le nom donné, et détourné de la cybersurveillance chinoise, pour dire cette hantise ambivalente du net quand elle est reprise dans un dispositif artistique. Une manière d’exhiber la présence de ces fantômes, non comme présence magique mais comme manière de défier l’ontologie de la présence et de l’identité à soi. Faire une hantologie du Web reste une tâche à venir pour comprendre la manière dont le réseau travaille notre quotidienneté en arrière-plan. Qu’est-ce qui nous hante dans tout cela, et ceci bien avant l’apparition d’Internet? Qu’est-ce qui dans cette hantise n’est pas contemporaine des technologies et est, en ce sens bien précise, intempestive, à contre-temps?


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