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Traitement du Chômage : un joli cadeau de 100 millions aux cabinets privés

Publié le 30 mars 2009 par Slovar
Traitement du Chômage : un joli cadeau de 100 millions aux cabinets privésL'un des grands desseins de notre Président de la République était si vous l'avez oublié de mettre fin à l'existence des ASSEDIC et de l'ANPE au profit d'un grand service public de l'emploi.
Ce grand service baptisé Pôle emploi avait déjà fait parler de lui au moment de sa création rien qu'en frais de communication
- 500000 euros à l'agence NOMEN pour avoir trouvé le nom de "Pôle emploi"
- de 135 000 selon le Gouvernement à 500 000 selon le Canard Enchaîné pour la création du logo
Tout en ponctionnant les chômeurs en les faisant appeler le numéro surtaxé 3949. Rencontre de très gros problèmes pour les accompagner ou tout simplement pour effecteur leur suivi.
En effet, sur le terrain, Pôle Emploi est débordé, les syndicats réclament à cors et à cris des embauches afin de faire face à cette accrue sans précédent de chômeurs. Les agents sont mobilisés uniquement pour accueillir les demandeurs d'emploi et non plus pour établir des parcours professionnels ou démarcher d'éventuels recruteurs - Source Business BondyBlog
La lecture d'un texte publié par CadreEmploi le 16 mars sur le même sujet est édifiante
Téléphone surtaxé (et saturé), conseillers mal formés (et surbookés), logo surpayé, chômeurs en retard d’indemnités, directeur général vilipendé (et décontenancé) : on a connu des naissances plus heureuses que celle du Pôle emploi. Le regroupement ANPE – Assedic n’est pas sur les rails depuis trois mois que tout le monde lui tombe sur le râble, même ses géniteurs. Suffit d’écouter Geoffroy Roux de Bézieux, ci-devant président de l’Unedic (l’organisme financeur du Pôle, tout de même). Cette semaine, il s’est lâché : « la fusion s’est faite très vite. A marche forcée. A un mauvais moment ». Heureux de Bézieux qui reconnaît ses bévues. Un peu tard, il est vrai.
... / ... Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Les agents doivent non seulement se former à de nouvelles tâches, mais ils doivent, en plus, éponger le surplus de dossiers d’inscription (90 000 le mois dernier). Histoire d’en rajouter une couche, Le Canard Enchaîné publiait mercredi le montant de la facture (ou plutôt sa confirmation) du changement de logo lié à la fusion : 500 000 euros, ce qui a dû faire chaud au cœur des chercheurs d’emploi qui attendent depuis le mois de novembre que leur dossier soit validé pour qu’ils puissent être indemnisés ... / ...

Autant de griefs en si peu de temps, c’est apparemment beaucoup pour le DG du Pôle emploi. Alors Christian Charpy s’est énervé. Il a décidé de prendre personnellement les choses en main. Jeudi 12 mars dernier, interviewé par Bruce Toussaint dans l’Edition spéciale sur Canal +, il a craqué et livré en pâture à la France ébahie son adresse mail, histoire de résoudre lui-même les problèmes des chômeurs français.


Comme on n’est pas chien, on vous la donne à notre tour. Un retard dans votre demande d'indemnisation ? Une offre raisonnable non désirée ? Une formation refusée ? Adressez-vous à [email protected]. Avec près de 400 000 nouveaux demandeurs d'emploi en 2009 (ou plus exactement 375 000 à 454 000 chômeurs selon les récents scénari de l'Unedic), sûr que les courriels vont affluer. Pour l'aider, le directeur général du Pôle sera bien obligé d’embaucher un ou une assistante pour gérer ses mails. Et un chômeur en moins. Un - Source Cadre Emploi
Traitement du Chômage : un joli cadeau de 100 millions aux cabinets privésDans les circonstances actuelles, il est clair que le renforcement des équipes de Pôle Emploi est absolument nécessaire, notamment dans le domaine de l'aide au recyclage, à la formation et à l'élaboration de projets pour les chômeurs. Alors, que pensez-vous que les responsables gouvernementaux ont décidé ?
La réponse nous est donnée par Les Echos
A compter du 1er juillet, les cabinets de placement privés se verront confier, pour trois ans, l'accompagnement de 150.000 licenciés économiques et de 170.000 chômeurs en difficulté. Le coût s'élève à 100 millions cette année.
Expérimenté depuis 2005, le suivi des chômeurs par des opérateurs privés va être renouvelé à nettement plus grande échelle à compter du 1er juillet. Pôle emploi, qui accueille près de 80.000 chômeurs supplémentaires chaque mois, vient de publier un appel d'offres pour confier aux opérateurs privés le reclassement de 320.000 d'entre eux. C'est une aubaine pour les entreprises et associations (Adecco, Altedia, BPI, Ingeus, Apec, etc.) qui se partageaient jusqu'alors le suivi de 46.000 demandeurs d'emploi. Ils ont un mois pour préparer leur candidature, le partage des lots devant avoir lieu courant mai.
Adecco rapellons le, qui, il y encore peu annonçait : "Le groupe Adecco en France a informé les instances représentatives d’un projet de réorganisation des réseaux d’Adecco France et d’Adia, ses deux principales filiales (…) ainsi que des fonctions siège d’Adecco groupe France en privilégiant les départs volontaires», a annoncé sa direction dans un communiqué. Les suppressions de poste se feraient en deux phases: «à l’horizon de mars 2009, le projet aurait pour conséquence des réductions nettes d’environ 290 postes chez Adecco France, de 50 postes chez Adia et de 60 postes chez Adecco Groupe France"
Altedia de son côté ne fera que continuer à exploiter le filon puisque ce groupe de conseil en management, ressources humaines et communication possède tout le CAC 40 en portefeuille et gère les restructurations de toutes les grandes entreprises.
Obligation de résultat
Le projet est prévu pour une durée de trois ans, moyennant un coût de 100 millions cette année et de 200 millions les années suivantes. Cela permettra d'alléger la charge de travail des personnels de Pôle emploi, qui devrait par ailleurs obtenir 1.800 postes supplémentaires en équivalent temps plein.
Les cabinets sont soumis à une obligation de résultat : estimée à environ 3.500 euros par chômeur reclassé, la rémunération du prestataire est réglée en trois étapes jusqu'à présent. Dans le cas général, il perçoit un tiers lors de la prise en charge de l'allocataire, un tiers s'il signe un contrat en CDI ou en CDD de plus de six mois, et un tiers s'il a conservé son emploi les six mois suivants.
Contrairement au Royaume-Uni, l'intervention des opérateurs privés est ciblée : ils prendront la responsabilité de 150.000 licenciés économiques, bénéficiant dans la plupart des cas de la convention de reclassement personnalisé (9.853 bénéficiaires depuis début janvier), que l'amélioration de son indemnisation par les partenaires sociaux devrait doper à compter d'avril. Les 170.000 autres seront sélectionnés parmi les personnes qui, parce qu'elles travaillent dans des filières en déclin ou présentent des difficultés personnelles, sont les plus susceptibles de sombrer dans le chômage de longue durée (1 an et plus).
Organisé par bassins d'emploi, et non au niveau national, l'appel d'offres devrait permettre de donner leur chance aux petites structures locales au détriment des plus grands cabinets. « Pôle emploi ne joue pas totalement le jeu de la concurrence », estime l'un d'entre eux - Les Echos
On pourrait croire que ces opérateurs privés sont bien plus efficaces. Et pourtant l'expérience montre ... le contraire
Du privé ou du public, le plus efficace n'est pas forcément celui qu'on croit. C'est, en tout cas, l'enseignement tiré des expérimentations menées depuis janvier 2007 par l'ANPE et le régime d'assurance-chômage en vue d'accélérer le retour à l'emploi des chômeurs. L'évaluation qui vient d'en être faite par le ministère de l'Emploi, en collaboration avec l'Ecole d'économie de Paris et le Centre de recherche en économie et statistiques (CREST), a de quoi surprendre : les 17 opérateurs privés (Altédia, Ingeus, Adecco, etc…) chargés par l'Unedic du suivi de 41.000 demandeurs d'emploi, ont eu un effet «positif en moyenne» : comparé au parcours classique proposé par l'ANPE, ils permettent de réduire de 5,7 points la proportion de personnes restées au chômage au bout de neuf mois. Mais cet effet «est trop faible pour que l'on puisse conclure avec certitude qu'il est statistiquement significatif», indique le ministère. - Actuchômage 27 Juin 2008
Nous ajouterons que dans la mesure où les opérateurs privés vont se voir attribuer les "meilleurs" risques, leur tâche sera facilitée par rapport au personnel du Pôle Emploi. Une technique bien connue dans le monde de la santé où la fonction publique se voit affecter les pathologies lourdes avec des petits budgets alors que le privé fait son chiffre d'affaires sur les actes les plus juteux.
Ah, au fait, pour ceux qui penseraient que cette mesure est due à la récente réactivité de nos gouvernants à la crise économique, il est intéressant de savoir que le 26 octobre 2008 on pouvait lire sur un blog qui porte le nom de : "LA FUSION POUR LES NULS" Site interactif dédié aux 45 000 salarié(e)s de Pôle emploi
Le financement : Le financement est assuré principalement par l’Etat (1,3 milliard) et par l’assurance chômage (2,9 milliards). La contribution de l’Etat inclut une progression de 50 millions d’euros qui permet d’accompagner les coûts de la fusion. La loi du 13 février 2008 indique que la contribution de l’assurance chômage doit être au moins égale à 10% des produits techniques 2007. Dans le budget d’intervention, on note une baisse des aides directes aux DE et aux employeurs, et, a contrario, une progression de 13% du budget affecté aux opérateurs privés de placement.
Détail des prestations sous traitées
II. DEPENSES
1. Interventions (section III)
* Aides directes : 447 M€ (enveloppe 2008 : 497 M€)
* Prestations sous-traitées : 393 M€ (enveloppe ANPE 2008 : 385 M€)
* Prestations co-traitées : 57 M€ (stable par rapport à l’enveloppe ANPE 2008)
* OPP (opérateurs privés de placement) : 100 M€ ( enveloppe Unedic 2008 : 88 M€)
Sous-total dépenses d’intervention : 997 M€
Et oui, la crise ne peut quand même pas pénaliser tout le monde .....
Crédit et copyright images
CHARB
Nice Matin

Libellés : chomage, economie, emploi


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