Ce livre résume l’essentiel des critiques adressées au système publicitaire et à son mode de pensée. La phrase de Patrick Le Lay sur le « temps de cerveau humain disponible » sert de point de départ au propos et permet de revenir sur les recherches nouvelles que financent les publicitaires en termes de neuro-marketing.
Le but de ces investigations, nous explique Bénilde, est de toucher le « cortex préfrontal médian », qui « nous fait aimer ce qu’aiment les autres ». Parvenir à le stimuler se révèle un « objectif majeur d’une parfaite campagne publicitaire ». Effrayante mise à nu pour ce qui se présente comme un espace de création artistique, un garant de la liberté de la presse, voire une protection de la nature ! La critique de la publicité est ici judicieusement alliée à celle des médias et explique l’adhésion de ces derniers à l’idéologie de la consommation. L’auteure encourage les militants « antipub » à politiser leurs discours en les prévenant : « La publicité pervertit dans l’œuf toute contestation qui limite son arsenal aux seules armes du spectacle. »
Un livre vraiment intéressant, qui ne se contente pas de critiquer la publicité, mais qui cherche à nous montrer que les liens entre pub et sciences sont de plus en plus étroits.
titre: On achète bien les cerveaux - la publicité et les médias
auteur: Mathilde Bénilde
année: 2007