Un certain soir, je n’avais rien à faire. Comme plusieurs dans ces temps d’ennuis, je décidai de passer la soirée sur un site de discussion. Après quelques minutes, quelques lignes de textes, je commence à m’intéresser un peu plus à mon interlocutrice féminine. La discussion allait bon train. Nous aimions cette discussion sur tout et rien. Nous rîmes aussi beaucoup.
Son copain arriva puis se connecta au site en question. Madame m’avait parlé de lui quelques minutes plus tôt, me soulignant que son amoureux s’emmerdait lui aussi. Alors elle m’offrit de l’inviter à se joindre à notre conversation. Je me dis alors pourquoi pas. Nous avons échangé ainsi, à trois, durant une bonne demi-heure. Puis à un certain moment, madame commença à montrer des signes d’amertume. Son amoureux et moi, semble-t-il, partagions des valeurs et intérêts communs. Trop, comme elle l’exprima à deux reprises. C’est pourquoi il lui demanda, surpris, la raison de son humeur. Elle lui répondit qu’elle souhaiter plus d’attention de notre part, car depuis quelques minutes, elle avait l’impression d’être prise entre deux vieux amis nostalgiques.
Puisqu’il y avait une bonne connexion entre nous, je décidai de les inviter pour une rencontre. Elle accepta immédiatement, sans même avoir pris le temps de lire ma proposition. Perplexe, j’expliquai quand même mon idée de sortie. Son amoureux refusa celle-ci du revers de la main, prétextant ne pas aimer jouer au billard. De plus, il détestait les bars et débits de boisson où ivresse et amas de personnes vont de pair.
Ce couple s’entretint ensemble quelques instants, pour revenir avec une proposition. Ils me demandèrent de leur téléphoner. Je pris donc mon téléphone, et composa le numéro que je pris soin de noter sur un bout de papier. C’est la voix d’un homme légèrement plus âgés que moi qu’y répondit à l’autre bout du fil. Son ton voie semblait celle d’une personne heureuse de faire ma connaissance vocalement parlant. Derrière j’entendis la copine me saluer. Puis le couple m’invita à leur appartement, pour y passer une soirée bien arrosé. La jeune femme prit le combiné, pour spécifier que je pouvais inviter un ou deux copains, mais sans plus.
Un peu gêner de me rendre seul chez des inconnus, je leur offrir plutôt de me rejoindre chez moi. Après tout, ils avaient moins de gêne à surmonter, puisqu’ils étaient deux. Je leur proposai la même offre, soit celle d’inviter une ou deux amies. Et pour les convaincre, je spécifiai qu’il y avait un lit pour eux dans ma chambre d’ami, et que je possédais un grand divan lit pour leurs copines. Malheureusement, comme il faisait froid et qu’ils n’avaient pas de voiture, ils durent refuser. En effet, avec le transport en commun en grève, cette option n’était pas de mise.
À force d’argumenter, ma curiosité et l’idée de passer une soirée plate seul chez moi l’emportèrent sur ma gêne et ma méfiance. Je me dis que, si je ne me sentais pas à l’aise sur place, je n’avais qu’à quitter pour rejoindre des gens que je connaissais dans un bar près de leur appartement (malgré le fait que je ne voulais pas voir une femme qui avait planifiée y aller). J’acceptai donc l’offre de me rendre les visiter.
Sur le chemin, je m’empressai de trouver un dépanneur, pour y acheter un peu d’alcool. Bien qu’ils me spécifièrent posséder tout ce qu’il fallait pour recevoir, je me sentais mieux avec l’idée d’arriver avec quelques choses sous le bras. Mon téléphone cellulaire sonna, et c’était la femme que je ne voulais plus fréquenter qui m’appelait au sujet d’une soirée. Elle m’invita à en être, qu’elle s’ennuyait de moi et qu’elle désirait me convaincre de toute sa féminité que je l’aimais. Un peu pompette, elle cru à tort avoir gain de cause lorsque je lui dis que j’irais peut-être rejoindre le groupe. Puis j’arrivai enfin chez mes hôtes.
Sur place se trouvaient, en plus du jeune couple, deux jolies jeunes femmes. Surpris par ce fait, je devins extrêmement timide. Mais comme à mon habitude, je ne laissai personne le remarquer. Les hôtes firent les présentations. Puis l’une d’elle demanda à sa copine de changer de place avec moi, question de faire connaissance. Nous passâmes une excellente soirée. Bien plus que nous ne l’avions imaginés…
Ce fût une soirée non planifiée, entre de parfaits inconnus.
** Version abrégée **
2009 © BAxT-Le périple de parfaits inconnus