Avec les élèves de Terminale, nous avons dressé un panorama des échanges mondiaux pour montrer l'importance du commerce international sur notre économie (à ce propos,
les reportages de Capital sur M6 étaient intéressants pour montrer le chemin parcouru depuis 15 ans, on a trop souvent la mémoire courte).
Il ne s'agit pas seulement de décrire les échanges internationaux, il nous faut également avoir des grilles d'analyse. Evidemment, les économistes ont élaboré de nombreux outils conceptuels (en faire la liste serait trop fastidieux).
Revenons aux fondamentaux. Pour simplifier, on peut dire que chaque pays doit se spécialiser dans les secteurs pour lesquels il dispose d'un avantage comparatif.
Voici un exemple tiré de wikipédia
C'est le modèle de David Ricardo: 2 pays, 2 produits (ici vin et fromage)
Comme on le voit, David Ricardo concevait le commerce international comme un jeu à somme positive: tout le monde est
gagnant (même si certains gagnent plus que d'autres). Alors qu'à l'époque, beaucoup se représentait l'échange international comme un jeu à somme nulle: les
gains des uns sont équivalents aux pertes des autres.
Lundi, nous avons étudié le problème du libre-échange et du protectionnisme à travers l'exemple de l'industrie textile-habillement en France. Le secteur me parait
très intéressant pour montrer l'ouverture commerciale .
Depuis 2001, la Chine est rentrée dans l'OMC, nos déficits extérieurs dans le textile augmentent, la part des importations chinoises dans le total de nos importations a explosé.
Et pendant ce temps là, notre production intérieure de textile-habillement ne cesse de diminuer, nous avons perdu 40 % d'emplois en quelques années...au profit du consommateur: les prix des
T-shirts, pantalons, chemises ... ont littéralement chuté.
Nous avons étudié les avantages / inconvénients de mettre en place des barrières protectionnistes pour sauver notre industrie textile sinistrée...
Quel avenir ? La réponse est beaucoup plus nuancée: les textiles techniques dans laquelle la
France dispose d'un avantage comparatif représentent des débouchés commerciaux importants.
Pour prolonger, j'ai trouvé quelques documents sur le secteur des jouets (nous sommes tous restés de grands
enfants)
Voici la situation des échanges mondiaux de jouets en 2002 (source: l'excellent site wordmapper).
Carte n°1: le poids des différents pays dans les exportations mondiales de jouets (en vert, c'est la Chine ^^)
Carte n°2: le poids des différents pays dans les importations mondiales de jouets
Comme vous le savez, la cartographie est bien un moyen de nous représenter la mondialisation: la Chine est ici l'atelier du monde, l''essentiel étant consommé dans les pays riches.
Impressionnant, non ?
Regardons maintenant la situation sur notre commerce extérieur de jouets:
Depuis 1994, les importations de jouets ont fortement progressé : +6,2 % en croissance annuelle moyenne,contre +2,9 % pour les exportations.
De ce fait, le déficit pour ces produits a plus que doublé durant cette période : il atteint -1,9 milliard d'euros en 2007, contre -750
millions en 1994.
Examinons maintenant la structure de nos importations:
Source:Douanes
Les jeux vidéo utilisables avec un récepteur de télévision et les autres jeux de société et jeux vidéo constituent en 2007 les deux premiers postes à
l'importation (respectivement 19 % et 13 % des achats de jouets). Ils contribuent pour deux tiers à la hausse des importations de jouets entre 1994 et 2007, et sont à l'origine de 70 % du
creusement du déficit.
Si on s'intéresse à la structure géographique de nos importations, on dispose des données suivantes:
En 2007, 3/4 de nos importations proviennent d'Asie (contre un peu de la moitié en 1994). La Chine est devenu notre premier fournisseur (70 % des achats contre 30 %
en 1994 !!): les importations chinoises ont été multipliées par 5 en 13 ans.
A noter que le Japon, 2eme fournisseur en 1994 n'est plus que le 10eme fournisseur en 1007: beaucoup d'entreprises japonaises ont délocalisé en Chine. En effet, dans le jeux vidéo, les japonais
disposent de produits performants. En 1994, 82 % des jeux vidéo provenaient du Japon...en 2007, 80 % des jeux vidéos proviennent de Chine.
Enfin, l'Allemagne a progressé: elle était notre 4eme fournisseur en 1994, elle devient notre deuxième fournisseur en 2007.
Je ne résiste pas à la tentation de vous donner la couverture du 27 mars de The economist
A relire:
- mythes et paradoxes de la
mondialisation
- elle court, elle court la mondialisation
- la terre est bleue comme une orange
- Dédé....localise moi
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